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Chroniques de la Lune

Publié le 13 septembre 2011 par Www.streetblogger.fr

Chroniques de la Lune

Katherine Dunham est née le 22 juin 1909 et décédée le 21 mai 2006.

Elle était danseuse, chorégraphe, anthropologue, auteur. Elle était la fondatrice de la danse afro-américaine contemporaine.

A l’âge de 15 ans elle avait déjà monté un cours de danse, qu’elle dirigeait, à destination des enfants. Elle organise également le Blue Moon Café, une sorte de cabaret où elle se produit dans des spectacles qu’elle crée, afin de récolter des fonds pour son église.

A 21 ans elle forme une troupe appelée les Ballets Nègres qui présente sa chorégraphie, Negro Rhapsody, aux bal des beaux arts à Chicago.

Parallèlement à son amour de la danse, elle étudie l’anthropologie avec Robert Redfield, A.R Radcliffe-Brown, Edward Sapir et Bronislaw Malinowski.

En 1935-36 elle obtient une bourse de la fondation Julius Rosenwald et une de la fondation Guggenheim pour étudier les formes de danse, d’un point de vue anthropologique, à travers les caraïbes, notamment les danses exécutées pendant les cérémonies Vaudou. Elle travaille à l’époque où elle se rend souvent à Haïti avec Melville Herskovits. Elle écrira un livre intitulé Dance Of Haïti. Elle se fait d’ailleurs initier au culte du vaudou et en deviendra une prêtresse.

Elle voyage également en Martinique, à Trinidad et Tobago, et en Jamaïque où elle séjournera parmi les descendants d’esclaves marron dans le petit village d’Accompong, elle racontera ce séjour dans son livre Journey To Accompong.

C’est elle qui fait la chorégraphie de l’Empereur Jones, une des premières pièces à présenter à Broadway un casting entièrement noir, même si elle a été écrite par Eugène O’Neill, dans laquelle le fameux comédien Paul Robeson débute en 1924 reprenant le rôle tenu jusque là par Charles Gilpin depuis la création de la pièce le 1er novembre 1920.

Elle fait également les chorégraphies de nombreux films dont Cabin in The Sky ou Stormy Weather avec Ethel Waters et Bill « Bojangles » Robinson un des grands noms de Tap Dance à propos duquel Miles Davis dira que Fred Astaire lui a tout volé.

En 1945 Katherine Dunham fonde The Katherine Dunham School of Dance and Theater où elle a enseigné à Eartha Kitt, James Dean, Gregory Peck, Shelley Winters, Shirley Maclaine, Warren Beatty, Marlon Brando etc.

Charlie Mingus venait souvent faire le bœuf dans les studios avec les musiciens qui accompagnaient les danseurs, notamment le fameux Francisco Raùl Gutierrez Grillo plus connu sous le nom de Machito. Machito, avec son groupe The Afro-Cubans, est l’un des inventeurs de ce qu’on va appeler le Cubop, le Be-Bop mélangé avec la musique Afro-Cubaine.

Il faut également dire que Katherine Dunham et Machito étaient initiés à la Santeria et que les tambours sur lesquels jouait ce dernier étaient consacrés au culte des Orishas.

On peut dire que plus ou moins directement Katherine Dunham va jouer un rôle dans la vague mystique, en provenance de Cuba et d’Haïti, qui va rencontrer les aspirations des mouvements culturels afro-américains de la fin des années 60 désireux de renouer avec une spiritualité africaine, ou en tout cas pensée comme telle.

En 1965, elle s’installe au Sénégal pour aider à entraîner le Ballet National du Sénégal en vue du festival des arts panafricain qui aura lieu à Dakar en 1966.

La contribution majeure, à la danse afro-américaine et à la danse en général, de Katherine Dunham se ressent encore à travers le travail de ses disciples comme Alvin Ailey.

Parmi tous les élèves qu’elle a eu figure aussi Camille Yarbrough qui deviendra comédienne, on la voit notamment dans Shaft de Gordon Parks où elle joue Dina la fiancée de John Shaft, chanteuse, elle écrira et interprètera Take Yo’praise repris par Fatboy Slim dans les années 2000 avec une troupe de danseurs déjantés, et poète.

Katherine Dunham a été une grande danseuse et une anthropologue de renom.

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