Gallimard, 18 août 2011, 633 pages
Résumé de l'éditeur :
"J'allais mal ; tout va mal ; j'attendais la fin.
Quand j'ai rencontré Victorien Salagnon, il ne pouvait être pire, il l'avait faite la guerre de vingt ans qui nous obsède, qui n'arrive pas à finir, il avait parcouru le monde avec sa bande armée, il devait avoir du sang jusqu'aux coudes. Mais il m'a appris à peindre. Il devait être le seul peintre de toute l'armée coloniale, mais là-bas on ne faisait pas attention à ces détails. Il m'apprit à peindre, et en échange je lui écrivis son histoire.
Il dit, et je pus montrer, et je vis le fleuve de sang qui traverse ma ville si paisible, je vis l'art français de la guerre qui ne change pas, et je vis l'émeute qui vient toujours pour les mêmes raisons, des raisons françaises qui ne changent pas. Victorien Salagnon me rendit le temps tout entier, à travers la guerre qui hante notre langue."
Mon avis :
"Non mais qu'est-ce qui a pris Libfly de m'envoyer un pavé pareil sur l'art de la guerre ? Ils m'ont bien regardé ?!" Voilà ce que je me suis dis en recevant ce gros livre un jour de juillet.
Je l'ai laissé trainé sur ma PAL, je l'avoue, et ne l'ai pris en mains que ce week-end. Malheureuse ! Quel roman intéressant que celui-ci.
A la fois roman d'amour : amour du narrateur pour sa dulcinée, amour de Salagnon pour sa belle Eurydice, amour des "paras" pour la France.
Mais aussi roman sur la guerre, celle qui dure chez nous depuis 60 ans : celle de 39-45 pendant laquelle Victorien s'engage, celle d'Indochine où Victorien lutte contre la chaleur, et celle d'Algérie d'où il sauvera sa belle.
Roman sur l'art du dessin : le narrateur prend des leçons auprès de Victorien et découvre que sans le blanc de la feuille, le noir du trait de crayon n'existe pas.
60 ans de guerre à la française racontée et expliquée de façon grandiose, bien que parfois un peu pompeuse, mais pas trop longtemps.
Un roman sur la société contemporaine également, ses banlieues et son fascisme larvé.
Au final, je remercie Libfly pour l'envoi de ce pavé qui m'a passionné.
L'image que je retiendrai :
Il y en a tellement : celle des soldats de toutes nationalités à Saïgon ; celle des paras "nettoyant" Alger ; celle des parents de Victorien, commerçants jouant double jeu ; celle de son professeur de latin....
Merci à Libfly pour l'envoi de ce romans sur "l'art français de la guerre"
(mais quel titre, tout de même...)