Alors que le remplacement de Roselyne Bachelot par Xavier Bertrand semblait être à l’origine des tensions dans le monde médical, il semblerait que celles-ci resurgissent de manière encore plus forte. Cette situation est certainement accentuée par la terrible affaire du médicament médiator qui a provoqué une forme de crise générale dans le système de santé hexagonal. A ce propos, il convient de noter que la Mutualité Française qui représente quasiment chaque mutuelle en France vient de demander à la Justice d’imposer un cautionnement aux Laboratoires Servier dans le cas d’une condamnation de celui-ci à indemniser les organismes de protection sociale. Ensuite au-delà de l’épisode délicat de la Loi Fourcade à propos de laquelle nous avons assisté à de véritables luttes intestines dans le secteur de la santé, le vote d’une nouvelle taxation applicable aux mutuelles a récemment mis le feu aux poudres. Malgré le développement de la mutuelle entreprise, de nombreux Français sont contraintes d’y adhérer de manière individuelle. Or du fait de l’application de cette fiscalité, le tarif d’une mutuelle connaîtra nécessairement une augmentation qui sera difficile à assumer pour les assurés sociaux dont le pouvoir d’achat ne cesse pas de diminuer depuis 2008 notamment.
Par ailleurs, la récente publication du rapport annuel de la Cour des Comptes s’agissant de la Sécurité Sociale commence également à créer des remous dans le secteur médical. En effet, la CSMF qui est le premier syndicat médical Français s’interroge sur les propositions formulées par la Cour des Comptes dans la mesure où elle estime que les solutions proposées ne sont absolument pas en adéquation avec la structuration de l’offre médicale actuelle : « La CSMF condamne très sévèrement la recommandation de la Cour des Comptes concernant la démographie médicale, qui suggère au Gouvernement de réduire les inégalités de répartition des médecins sur le territoire par des mesures contraignantes. La CSMF y voit le fruit d’une approche comptable irresponsable et d’une méconnaissance totale de ce dossier ». En conséquence, il semblerait que le secteur médical replonge dans une forme de crise globale qui est particulièrement dommageable pour son image parce qu’elle nuit à la confiance des Français. Enfin, il convient désormais d’espérer que les échéances électorales prochaines soient l’occasion d’une remise à plat totale de toutes ces problématiques afin de redémarrer sur des bases plus saines mais cela semble être très clairement le cas de tous les candidats à la Présidence de la République.