Egalité sociale ou développement durable ?

Cette question mérite d'être posée, car la réponse n'est pas aussi évite que certains voudraient le faire croire.

En effet, les premiers apôtres du développement durable sont souvent les associations environnementales et les partis écologistes. Ils trouvent là une nouvelle raison, à juste titre, de soutenir la préservation de l'environnement. Mais la tendance de nombreux membres de ces partis, et de leurs dirigeants, est de favoriser un rapprochement avec les partis de gauche en France. Cette tendance est justifiée par une plus grande écoute de la part de ces partis aux orientations sociales, de plus ces partis luttent eux aussi contre le soutien à un développement économique non maîtrisé.

Pourtant une telle dynamique présente de nombreux risques. En effet :

• Le principe du développement durable est de rechercher un équilibre. Cet équilibre comprend notamment la capacité à un développement économique, nécessaire au financement des autres démarches (sociales et environnementales). Cet équilibre ne vise d'ailleurs par une protection inconsidérée de l'environnement, mais sa bonne prise en compte comme un élément dans l'équation complexe du développement de la société sur terre.
• Le développement durable ne place pas le social au-dessus de tout. Le système social a son importance, toujours dans l'équation complexe. Mais sa protection ne doit pas mettre en danger les autres composantes (environnementale et économique).

Ce deuxième point mérite d'ailleurs un développement en ce qui concerne l'égalité sociale. Certains partis de gauche visent, au-delà de la justice sociale, une égalité sociale. Bien qu'attrayant pour les classes les plus modestes, cet objectif est dangereux pour la société.
En effet, ce sont les différences (et donc les inégalités) qui sont sources de progrès, de développement, d'innovation. En l'absence de différences, l'ascenseur social sera à l'arrêt (pourquoi chercher à progresse si c'est pour ne rien y gagner). Donc, dans l'objectif d'un développement durable, il ne faut pas viser l'égalité mais l'équité. C'est à dire une juste redistribution des richesses, ce qui est loin d'être le cas actuellement, tant au niveau mondial au sein des pays occidentaux.