La mise en scène a contribué à la fadeur du premier acte. Elle flatte le cliché facile et attendu. Le décor du premier acte semble avoir beaucoup vécu et fait son temps. Pour sauver la partie, il aurait fallu attribuer le rôle-titre de la princesse gitane à une cantatrice assurée qui aurait su conquérir le public. Mais Judith Bellai, qui est a certes une voix agréable et une présence en scène sympathique, n'a ni la superbe ni le prestige vocal nécessaire pour sauver la mise. pas grand chose non plus à attendre du côté des choréographies, plutôt banales, avec des danseurs qui manquent de virtuosité.
Curieusement, le spectacle prend corps à partir du deuxième acte et les spectateurs sortent de leur torpeur. La musique devient enfin enjouée, la mise en scène s'accélère et enfin l'on entend une grande voix d'opérette comme au bon vieux temps: l'arrivée en scène de Franziska Stanner dans le rôle de la belle-mère fait figure d'éblouissement. Une voix puissante et enjouée, avec ce qu'il faut d'accent roturier au personnage, et un extraordinaire sens des planches. On est enfin à l'opérette. On aime bien aussi le Comte Boni de Christian Bauer. Ajoutons à cela, pour ceux qui goûtent la linguistique allemande, l'accent autrichien et hongrois superbement bien simulés par les chanteurs. Et l'on sort finalement de la grande tente rouge avec l'impression d'avoir passé une bonne soirée.
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