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Adieu ma concubine

Par Gicquel

Il y a quelques années,je n’ai pas pu aller jusqu’au bout de cette somme cinématographique, qui parle de l’Histoire de la Chine au XXème siècle, mais aussi de l’histoire de l’art, à travers sa musique traditionnelle et son opéra, qui ne l’est pas moins.

Il faut pouvoir balayer devant sa porte afin de recevoir cette culture, à priori hermétique aux occidentaux que nous sommes, avant qu’elle ne s’impose, peut-être pas comme une évidence, mais en tout cas comme une composante indispensable à la connaissance de ce pays.

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L’histoire de ce film est très simple : deux jeunes garçons, en apprentissage à l’Opéra de Pékin, qui n’est pas de la première tendresse, sont ensuite admis dans le cercle très fermé des artistes officiels. Nos deux jeunes héros voient alors leur destin inextricablement lié à la fameuse pièce « Adieu ma concubine » et aux bouleversements historiques de la Chine des années 60.

En mêlant inextricablement l’opéra et le cinéma , Chen Kaige réussit une première performance scénique, qui le mène à s’interroger sur les raisons d’être de son art ; qui de la fiction ou de la réalité doit l’emporter, se demande-t-il, ne sachant pas forcément toujours sur quel pied danser. Ce dilemme sans cesse rappeler avec la confrontation des deux personnages, se heurte  toujours frontalement aux sursauts de l’Histoire.

[Critique DVD]  Adieu ma concubine

Ainsi  l’invasion japonaise, l’un des grand chapitres de cette fresque  magnifique ,dans laquelle les tergiversations des héros, maintenant rejoint par une épouse ,sont celles de tout un peuple confronté à son  Histoire L’arrivée de Mao Tsé Toung  couronnant ce vaste panoramique, cruel et romanesque, issue fatale d’une tragédie à jamais universelle. Le jeu des acteurs est alors au summum de  leur expression ;les codes peuvent nous paraître parfois bien étranges quand d’une scène d’opéra au quotidien pékinois, la passerelle est inexistante Un tour de passe-passe que l’on doit à  Leslie Cheung, Gong Li et Zhang Fengyi  trio indissociable à la réussite d’un film, à la fois troublant, et fascinant.

[Critique DVD]  Adieu ma concubine

LES BONUS

- Documentaire “LE CINÉMA CHINOIS HIER ET AUJOURD’HUI” par Hubert Niogret (60 mn)

Un excellent panoramique sur une activité particulière dans un pays où tout va dix fois plus vite qu’ailleurs. On y découvre les différentes générations de réalisateurs, et  le temps des hommes d’affaires qui faisaient de bons films, avant que l’Etat ne mette la main sur tous les studios.  « Ce qui fut l’une des tragédies de cette révolution culturelle, avec ses personnages formatés, ses héros toujours en contre plongée »…

Revenus à un cinéma plus libre, les nouveaux réalisateurs émergent, parfois par hasard comme l’explique Chen Kaige, mais toujours avec un vécu particulier. Certains  ont passé quatre-cinq années de leur jeunesse en usines, dans la campagne ou à l’armée . Ils s’en inspirent à travers  différentes thématiques, dont l’Histoire de la Chine est toujours omniprésente. Avec ses événements traditionnels, et plus contemporains, comme la seconde guerre  mondiale ou la manifestation de la place Tien An Men

- ADIEU MA CONCUBINE et l’Opéra de Pékin par Hervé Bruhat (20 mn)

Un peu trop didactique, cette découverte d’un genre musical vraiment particulier . Les illustrations se font attendre.

[Critique DVD]  Adieu ma concubine

- Making Of (22mn)

Beaucoup d’interventions des acteurs du film, au milieu de quelques scènes de répétition ou de tournage, et des séances de maquillage, élément moteur du scénario.

Chen Kaige,  développe sa façon de travailler, l’adaptation du roman (un an d’écriture), et son regard sur la culture chinoise.Leslie Cheung nous apprend que les coups qu’il reçoit étaient réels « car ça passait mieux, on avait fait des prises en simulant, mais ça ne le faisait pas ».

Gong Li a eu aussi sa scène difficile quand il a fallu se jeter  du balcon, «  la plus mémorable et compliquée que j’ai du faire », images à l’appui

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