Air Drumming

Ressortissant !

Pas trop là en ce moment. Il faudra que je vous parle du Festival de Deauville et de ses cinéphages qui voient 300 films par an et qui ne sont pas cinéphiles pour un sou. Peut-on avoir du goût quand on consomme bêtement tout et n'importe quoi à la chaïne ? Leurs jugements sont souvent lapidaires : bien, moyen, nul et leur culture cinéphilique frise le néant tant elle est pléthoriquement cahotique. C'est une maladie. La cinéphagie comme l'aérophagie. Elle consiste à digérer le plus rapidement possible les nouveautés comme un ver avale de la terre. Ceci dit, ils ne mordent pas, ils sont gentils. Ils pensent vraiment aimer le cinéma, ces boulimiques. Ils sont à jamais satisfaits tant leur jugement manque de perspective, est écrasé sous la passion morbide de la consommation. En réalité, c'est tout ce qui n'est pas le film qui tisse leur environnement. Dans la salle, parfois ils s'endorment, bercés par le flux d'images et de dialogue qui constitue leur papier peint mental. Ruminants. Bovidés. Spectaculaires eux-mêmes npar leur inertie mentale, leur propension à tout avaler indistinctement. Mous. Ils me regardent, moi qui ne vois qu'une vingtaine de films par an comme une sorte d'extra terrestre. (à suivre)