Il est bientôt deux heures du mat et j'ai envie de partager ça avec vous. Depuis plus de trois heures, Rafa Nadal et Novak Djokovic disputent la finale de l'US Open. Du tennis ? Plus vraiment. Un nouveau sport avec des échanges hallucinants, un engagement physique des deux joueurs sans doute jamais atteint dans l'histoire de ce sport. Enorme.
Après avoir remporté les deux premiers sets et avoir été à deux points du match, Djokovic a vu revenir Nadal. Titanesque de volonté. Je ne sais pas encore qui va l'emporter (même si Djoko semble nase et nous fait le coup de son habituel blessure juste pour casser le rythme), mais peu importe. Je serai explosé tout à l'heure au boulot, mais ça en vaut la peine. Tant pis pour les cernes, on dormira plus tard.
Hier, dans la soirée, j'évoquais avec une autre passionnée (que c'est beau la passion) toute la magie et toute l'intensité émotionnelle que le sport peut parfois procurer. Je me souvenais d'une finale de Masters entre Sampras et Becker, de la finale de Coupe Davis de Lyon ou un anplus tard en Suède, vécue debout sur le lit d'une chambre d'hôtel en Martinique. Elle me parlait d'autres événements qu'elle avait vécus en plein milieu d'une nuit. Nous évoquions aussi notre passion commune pour Roger Federer, the Genius. J'aurais pu aussi parler de quelques matches de basket avec his Airness Michael Jordan, le plus grand, ou d'un Hagler - Leonard entré dans la légende de la boxe et regardé là aussi en pleine nuit.Et voilà, quelques heures plus tard, me voilà dans un de ces moments de grâce où le sport vous fait pénètrer dans une autre dimension, où chaque geste relève de l'extra-ordinaire. Au coeur de cette nuit torride, si je ne me retenais pas pour les voisins, je hurlerais à quasi chaque point de ce match. Et puis merde, tant pis pour les voisins, ils n'ont qu'à regarder Eurosport ! Ce match est grandiose, Nadal et Djokovic sont inhumains.
Voilà, sur un ultime coup droit, Djoko vient de gagner son troisième Grand Chelem de la saison. Les deux hommes hommes se saluent. Merci messieurs. Merci pour ces frissons. Que je suis heureux, là, dans mon canapé, à 2h30 du matin d'aimer le sport.