La faillite de la Grèce n’est plus un tabou

Publié le 12 septembre 2011 par Lababole

(Source : LCI)

C’est un ultimatum : pour la Grèce, mais aussi pour l’ensemble de la zone euro. Le pays sera à court de liquidités le mois prochain, a déclaré lundi le vice-ministre des Finances grec, soulignant ainsi la nécessité pour Athènes de remplir les conditions lui permettant d’obtenir le versement de la prochaine tranche du plan d’aide international en cours. « Nous avons des marges de manœuvre en octobre. Nous essayons de faire en sorte que l’Etat puisse continuer à fonctionner sans problèmes », a précisé Filippos Sachinidis lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision Mega.

La commission européenne a déclaré lundi qu’elle ne travaillait pas sur un scénario de défaut de la Grèce mais ces déclarations vont dans le même sens que d’autres propos, tenus sous le sceau de l’anonymat par des responsables grecs, disant que les coffres du pays seraient vides d’ici quelques semaines. Or, les créanciers internationaux de la Grèce avaient menacé la semaine dernière de suspendre le versement de la tranche d’aide de 8 milliards d’euros en raison de ses errements budgétaires. La France est déterminée à assurer la stabilité de la zone euro, a déclaré lundi le ministre des Finances, François Baroin. Ceci passe par la réduction des déficits publics et par la solidarité avec les pays en difficulté financière, a-t-il ajouté lors d’une conférence, à Paris.

Une sortie plus taboue : La Grèce a annoncé dimanche une nouvelle taxe immobilière, destinée à aider Athènes à respecter son objectif de déficit budgétaire et, de ce fait, à tâcher de garantir que lui soit versée la prochaine tranche du programme d’aide internationale dont bénéficie le pays. Le Commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a salué la décision d’Athènes, en soulignant que c’était un grand pas dans la bonne direction.

L’Allemagne « veut que la Grèce reste membre de la zone euro », a déclaré lundi un porte-parole du ministre de l’Economie, tout en estimant que le pays s’était attelé aux réformes nécessaires avec « peu de fermeté ». Un porte-parole du ministère des Finances a pourtant reconnu que ses services, comme les autres instances du gouvernement allemand, « se préoccupaient de développements potentiels », évoquant sans la nommer l’éventualité d’un défaut de paiement grec et les préparations à ce scénario. « Vous êtes en droit d’attendre que chaque administration mène des réflexions » sur ces sujets, a-t-il dit.