Lorsque l’on évoque le Pakistan dans l’actualité c’est généralement à cause des conflits internes, des attentats ou des talibans…
Mondialisation oblige, notre champ d’observation de la mode est désormais élargi, qu’on le veuille ou non.
Depuis la crise on parle de dé-mondialisation et de protectionnisme économique. Le domaine créatif qui a besoin, en permanence, d’être sollicité et nourri n’est heureusement pas concerné. La mondialisation et l’apparition de nouveaux spots de mode, favorise en théorie, les envies, attise les curiosités.
Prestigieuses fashion week, Paris, Londres, New-York et Milan (le G4 de la mode), sont entrecoupées par des dizaines d’autres, on à parfois tendance à l’oublier. Il faut être curieux, avoir le désir (la foi?) de voir ce qui défile sur les runways de Sao Paulo, Seoul ou Karachi. Avoir la patience, aussi, de voir défiler des choses qui ne cadrent pas toujours avec nos critères esthétiques occidentaux…
Tel un talent scout, dénicher celui ou celle qui sera le Manish Arora de demain ou tout simplement se laisser influencer par des visions différentes de la mode contemporaine.
D’où la sempiternelle question qui consiste à se demander si ces créateurs « venus d’ailleurs » doivent se conformer au style occidental, au risque de perdre leur identité ou au contraire conserver leur différence au risque de passer pour exotiques, donc éphémères.
Question essentielle qui concerne la conquête de nouveaux marchés et qui s’applique bien évidemment à la mode, business is business. Il se passe la même chose pour les marques françaises (Isabelle Marant, Carven, Vanessa Bruno) auprès des clientes américaines (cf. le dernier Madame Figaro « Spécial Mode »).
Le succès s’appuyant là sur une délicate équation où s’additionnent qualité + style appeal fort + it-girl singulière + magazines et blogs pointus + une cliente qui a du style.
On pourrait en dire de même pour les excentriques créateurs anglais comme Christopher Kane… La difficulté pour tous ces designers consiste à conserver son style appeal tout en le rendant bankable.
Voilà aussi une belle occasion d’apprendre à connaître ces pays autrement que par les catastrophes naturelles ou les actions militaires. Le vêtement comme medium d’échange entre les peuples… Reste aux autorités locales de faire aussi le nécessaire pour promouvoir leurs créateurs.
On s’aperçoit, sans s’étonner, que les fashion rendez-vous qui vont compter dans les années à venir sont tout simplement ceux qui se déroulent dans les pays à fort potentiel de développement. Le Pakistan fait partie des Next Eleven, parmi lesquels on trouve la Turquie, La Corée du Sud et l’Indonésie. Et d’où sont originaires les créateurs parmi les plus excitants du moment (Arzu Kaprol, Hakaan, Juun J. ou Harry Halim)? Des trois pays sus-cités.
Alexandra Senès a fait venir quelques créateurs pakistanais sur le Salon du Prêt-à-Porter, il ne fallait donc pas rater çà…
Nickie Nina
Nickie Nina
Zaheer Abbas
Khaadi Kaas
Kamiar Rokni
Au milieu un modèle de Muse
HSY
Nickie Nina
Nickie Nina
Kamiar Rokni
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