D’abord doit-on dire la corrida ou les corridas ?
2 événements bien différents ce week-end m’ interpellent, comme les réactions reçues :
- Une corrida concours en Arles ou les toros annoncés devaient ravir ceux qui se disent toristas purs et durs, toros qui ont tenu leur promesse : bilan : 1/3 d’arène
- Une corrida de figuras et les toros qui vont avec reprenant le cartel triomphant de l’an dernier à Dax : bilan : une bronca finale visant les coupables du choix de ces toros.
Doit on se satisfaire de corridas avec des toros de lidia dignes de ce nom dans des arènes sans public ou de corridas avec des adversaires indignes devant des arènes pleines ?
Honnêtement, je crois qu’aucun aficionado de quelque sensibilité qu’ il soit (il y avait des vrais passionnés de la corrida dans les 2 arènes) ne peut se réjouir de ces résultats.
Et pourtant dans les 2 cas, on va dans le mur.
Parce qu’ une corrida sans spectateurs n’est pas viable..qu’ on le veuiklle ou non, comme tout, la corrida est aussi une économie. Et, par exemple, la thèse défendue dans son billet par Beniti del Moun dans le précédent numéro de Toromag, qui affirme (je cite de mémoire le sens général) que la corrida étant un bien culturel, on ne doit pas se soucier de la rentabilité. Ok, mais qui paye alors ? Le Minisère de la Culture qui s’est déjà assuré les foudre des antis pour son inscription au patrimoine culturel ? Les aficionados à qui ont fait payer le juste prix pour équilibrer ? Les municipalités de ville dont la plupart des habitants ne se disent pas concernés par la corrida ? Des mécènes comme dans les autres disciplines artistiques ? Les acteurs en leur demandant, pour les toreros, de risquer leur peau pour un paquet de pop-corn, même si là des pistes sont à explorer.
De l’autre côté, une corrida sans toros, où l’ on trouve des animaux ressemblant plus à des chèvres imposées par les dites figuras (N’est ce pas Mr le Juli et les La Quinta de Mt de Marsan ou Dax..encore) ou d’autres ressemblant plus par leur immobilité au Penseur de Rodin qu’ à un combattant. Et je parle même pas de cette faiblesse qui fait que l’ on soit obliger d’abréger le 1er tiers dans des arènes dont le règlement français impose 2 piques mini ? Doit on continuer à voir une « aficion indignée » qui tôt ou tard mettre ses abonos au rencard ? Doit on aussi toujours voir certaines ganaderias vedettes qui dont défiler 20 ou 25 lots par an, au mépris sans doute d’une certaine rigueur dans la sélection, et ne garder que ce qui paraissent (sans certitude c’est vrai) les meilleurs exemplaires pour Bilbao ou Pampelune ?
Alors, il est urgent de trouver des solutions : Oui on peut avoir des toreros qui brillent devant de vrais toros : Des exemples : El Cid devenant les Victorino, David Mora devant des Escolar Gil, Ivan Fandiño devant des Celestino cuadri, ou même El Juli et Daniel Luque devant les Joselito, corrida bayonnaise qui selon tous les commentaires a été une des meilleures de la temporada.
Seulement voilà, même ces corridas qui devraient réunir les aficionados de tout les bords ne remplissent pas les arènes …
Alors, quelles solutions ? Exiger plus des figuras pour affronter moins facile, mieux former les nouveaux aficionados, baisser le prix des billets (qui, contrairement aux idées reçues n’a pas augmenté en monnaie constante), continuer à vivre ces situations en se disant bof on verra, etc…
Pour ma part, je n’ai aucune idée précise là-dessus, mais je crois qu’ il est temps que tous les acteurs de la corrida, au lieu de se bouffer entre eux feraient mieux d’ en discuter sereinement ensemble, pour que, chacun gardant une certaine identité, la corrida ne se termine pas au musée des antiquités.Mais restons optimiste, la corrida a déjà traversé des crises et les surmonter. Alors au boulot !
Tiens, une pensée à méditer cette banderole de la Peña Campo Charro....