J'ai donc lu les quelques 1800 pages de ce polar,et ou thrilleur, d'un style tout à fait particulier, et, comme beaucoup, j'ai été littéralement emportée par l'intrigue et le suspense du premier tome. Ensuite, j'étais assez accrochée par les personnages pour avoir très envie de les retrouver dans le second et je me suis retrouvée quasi obligée de lire le troisième, puisque c'est la suite et la fin du deuxième !
J'avoue que ma ferveur de lecture et mon appétence pour cette histoire s'est quelque peu érodée au cours du dernier opus, mais les passages au tribunal pour le procès ont réussit à relancer l'énergie perdue pour que je termine finalement ce livre sans être déçue.
Alors, qu'est ce qui m'a tellement plu dans cette histoire , moi qui ne suis pas une habituée de ce genre de livres ?
Ce roman est très construit et d'un genre populaire à rebondissements avec des bons trop bons et des méchants trop méchants. La violence y est terrible et les héros s'avèrent être des super héros du genre increvable. Le tout est idéalisé. Une vie rêvée, où le bien gagne contre le mal, contre toute attente. Ce livre nous parle du pire et du meilleur, en nous racontant une histoire palpitante.
Mais, moi qui ne suis pas une grande lectrice de ce genre de littérature, qu'est ce qui a fait que je m'y soit tellement attachée ?
Je pense sincèrement que le personnage de Lisbeth Salander y est pour beaucoup. C'est une victime, jeune femme maigre, qu'on pourrait croire malingre, tout semble être contre elle, mais elle a des super pouvoirs... elle a une mémoire photographique incroyable, maladive, et un don pour l'informatique, qui en fait une pirate hors pair. Nous éprouvons de la jubilation à la voir se relever des pires situations et venir à bout de ses pires ennemis.
Larsson n'a pas caché son hommage à Astrid Lindgren dans ce roman en appelant ce foutu super Blomkvist Blomkvist : comme le petit garçon de la trilogie l'as des détectives , et il fait aussi souvent référence à Fifi Brindacier. Nous apprenons que l'auteur voulait faire de Lisbeth Salander une sorte de Fifi. En fait, son histoire, c'est la rencontre de Blomkvist, l'as des détectives, avec Fifi Brindacier, alors qu'ils ont grandi ...
Et ça c'est déjà une belle histoire qui me touche beaucoup et qui, je pense, est pour beaucoup dans la tendresse que j'éprouve pour ces deux êtres différents qui se cherchent, se quittent, se détestent et s'aiment, au cours de leurs aventures rocambolesques et héroïques.
Alors voilà, quand j'étais petite, j'adorais FIFI, je suivais ses aventures à la télé, et elle me faisait rire, et elle me faisait des guilis au coeur...
J'ai adoré qu'un auteur brode sur ce personnage et en face un nouveau dont je gage qu'il fera encore longtemps parler de lui.
Maintenant, pour le plaisir, et avant de découvrir la nouvelle Lisbeth sur les écrans (c'est pour bientôt il parait), je vous propose de regarder des extraits des aventures de Fifi et de vous étonner comme moi des nombreux points communs qu'elle a avec Lisbeth :
Où Fifi dépense sans compter parce que son compte en banque est faramineux !
Où Fifi se bat contre une bande de mauvais garçons qui se moquent d'elle,
où Fifi fait tourner en bourrique les pompiers, la police, le Maire et les services sociaux :
La filiation avec notre héroïne préférée est claire, et je trouve ça d'une tendresse infinie. Dans un contexte de thriller glauque et violent, l'apparition par clins d'oeils de ce personnage enfantin a joué un rôle important dans ma manière de lire ce livre.
L'autre point important qui a soutenu ma lecture comme un fil rouge est ce rappel incessant des violences faites aux femmes dans nos sociétés européennes démocratiques et sensées être en avance sur les questions de misogynie, de machisme, de parité et d'égalité.
En exergue du premier tome, Larsson nous rappelle, tout le long de son texte:
"En Suède, 18% des femmes ont une fois dans leur vie été menacées par un homme."
"En Suède, 46% des femmes ont été exposées à la violence d'un homme."
"En Suède, 13% des femmes ont été victimes de violences sexuelles aggravées en dehors d'une relation sexuelle"
"En Suède, 92% des femmes ayant subi des violences sexuelles à l'occasion d'une agression n'ont pas porté plainte."
Quand j'ai fini ce premier volume, j'ai pensé au post que je ferai, et j'ai eu envie d'y faire paraitre pour l'illustrer, un petit film que j'ai découvert chez Jihelpe, et que je vous propose maintenant :
Zabou Breitman - Violences Conjugales
envoyé par filmsdupoissonLe dernier tome de cette trilogie est ponctué de textes nous parlant de l'existence de femmes guerrières, héroïnes souvent victorieuses, mais que les livres d'histoire ont une fâcheuse tendance à oublier, tout comme la littérature et le cinéma, soit dit en passant...
"On évalue à six cents le nombre des femmes soldats qui combattirent dans la guerre de sécession. Elles s'étaient engagées déguisées en hommes. Hollywood a raté là tout un pan d'histoire culturelle - à moins que celui-ci ne dérange d'un point de vue idéologique ? Les livres d'histoire ont toujours eu du mal à parler des femmes qui ne respectent pas le cadre des sexes et nulle part cette limite n'est aussi marquée qu'en matière de guerre et de maniement des armes.
... En revanche, les livres d'histoire sont globalement assez discrets sur les guerrières sous forme de simples soldats qui s'entrainaient au maniement des armes, faisaient partie des régiments et participaient aux batailles contre les armées ennemies aux mêmes conditions que les hommes. Ces femmes ont pourtant toujours existé. pratiquement aucune guerre ne s'est déroulée sans une participation féminine."
Une dernière phrase me vient, pour clore ce billet bien long... mais il sied bien au propos, c'est le préambule de la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, rédigée par Olympe de
Gouge :,"Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation, demandent d’être constituées en assemblée nationale. Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d’exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels inaliénables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la constitution, des bonnes mœurs, et au bonheur de tous.Un joli article de Mona Chollet dans le Monde Diplomatique de novembre 2006 : Affairistes et psychopathes.
Un bel article aussi dans le nouvel observateur du 14 au 20 février 2008 d'Anne Grignon et Marie France Rémond : "La Milléniumania"
Toujours dans le nouvel Obs du 14 février 2008, Flaurence Aubenas parle de sa fébrile lecture de cette trilogie qu'elle ne comprend pas et qui a été partagée par son entourage, "Comment Millénium m'a envahie"
C'est une trilogie formidable, exaltante, envoutante, « addictive » ou détonante pour Juliette Alice sur le blog des livres,
Les hommes qui n'aimaient pas les femmes est un grand coup de cœur pour gachucha
Un thriller bien venu sur les plages cet été pour BMR
un premier tome incroyablement palpitant pour florinette,
Karine a adoré, tout pareil pour le tome 2, La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette.
pour la conjuration des livres, le tome 2 est encore meilleur que le premier,
Camille a été scotchée une troisième fois avec la reine dans le palais des courants d'air, c'est avec ce dernier tome que karine dit avoir été davantage tenue en haleine, pour dasola, ce troisième et dernier volume termine en beauté cette trilogie, le tome 3 a été un peu décevant pour la conjuration des livres,
Il y a beaucoup d'autres billets sur ces livres :Cuné, Nina,Val,Amy, ptitlapin, cathulu, maijo, fashion, le bibliomane, Au fil des pages, Amanda, bellesahi, Tamara,
Gawou, .... (à suivre...)