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Dossier : Le visual kei

Publié le 24 janvier 2008 par Reyep
Qu'est ce que le visual kei ? Voilà une question qui revient très souvent aussi bien sur internet que dans la vie de tout les jours. Nous avons déja tous probablement entendu à la suite de la réponse à la question "Qu'est ce que tu écoutes comme musique ?" un gros "Gné ? C'est quoi ça?".
Alors que répondre ! Existe-t-il vraiment une définition ?

Tout d'abord, peut-on qualifié le visual kei de style musical ?
Le visual kei est une notion vaste et très vague car contrairement à d'autres mouvements musicaux, ce n'est pas le « genre » musical qui est le point central mais le look et surtout l'ambiance des concerts.
Vous vous dites : "c'est simple alors ! Ils sont tous habillés d'une certaine couleur comme dans le mouvement gothique ou avec des signes distinctifs comme les punks ?"
Et bien non, ça serait beaucoup trop simple ! Quoique ça aurait pu être le cas au début du mouvement. Avant de s'appeler visual kei, on nommait ce regroupement d'artistes kurofuku kei (kuro = noir, fuku = vêtement) ou tout simplement : kuro kei. Effectivement, ils étaient pratiquement toujours habillés en noir. Les groupes, à cette époque, étaient surtout influencés par le look new wave, heavy, glam et punk. Par la suite, cela a beaucoup évolué. Nous retrouvons d'autres styles "kei", comme l'oshare à la An Cafe où les membres du groupe arborent des tenues ultra colorées en raccord avec leurs musique catchy et acidulée ou, par exemple, le Nagoya kei (Rouage, Kuroyume et plus récemment lynch.) qui désigne les groupes originaires de Nagoya. Tout cela pour montrer qu'il existe une multitude de dérivés du visual kei, qui représentent bien souvent à eux seuls un style musical ou vestimentaires bien à part.
En ce qui concerne la musique, les groupes dit de visual kei, puisent, encore et encore plus aujourd'hui, leurs influences dans tout les styles musicaux possibles, allant de la pop au heavy et pour certains, ne se contentent pas d'un seul style et jouent les touches à tout.
On peut donc en déduire que le visual kei ne peut être qualifié de style musical à cause de la diversité des groupes représentant du mouvement.
D'où vient le terme "visual kei"?
1990 est une année clef où le mouvement trouve son nom. Ce serait hide qui au court d'une interview aurait parlé de « visual », ce terme sera vite repris par les journalistes.
X Japan est très souvent cité comme LE groupe précurseur du mouvement, avec leurs slogans provocateurs "Sexy Scandal Love Violence" à leurs périodes X ou plus précisément avec celui-ci "Psychedelic Violence Crime of Visual Shock". Mais, je pense que l'on peut conclure que le nom a tout simplement été repris par les médias et qu'il a fait son petit bonhomme de chemin ainsi, les groupes surfant sur cette nouvelle vague, qui atteindra son apogée entre 1997 et 1999.
Le Look: existe-t-il un dress code?
On pourrait le dire pour les premiers groupes du mouvement, surfant sur la même vague vestimentaire glam/punk, idem pour les coiffures et le maquillage. On pourrait qualifier le tout de "tape à l'oeil", impossible de passer inaperçu avec une énorme crète iroquoise rose fluo! Toutefois, le look est toujours soigné et poussé au paroxysme de l'androgynie en concordance avec l'univers romantique et chevaleresque de certains groupes (Malice Mizer, Lareine... pour ne citer qu'eux!).
Aujourd'hui, nous retrouvons toujours ce look androgyne soigné avec des groupes tels que Versailles (qui n'est autre que la logique suite de Lareine comme le dit Kamijo lui même) qui renoue avec les bases solides de ce qu'était le visual kei d'avant, autant de par leur univers que par leur musique, Metis Gretel ou encore Moi Dix Mois. Mais il y'a aussi les groupes qui rejettent l'étiquette visual kei après l'avoir exploité dans leurs débuts. On note ce changement non pas par la musique mais effectivement par le look, qui devient plus sobre, moins m'as-tu vu et se rapproche plus des groupes de rock occidentaux mais avec très souvent cette petite touche japonisante! Prenons par exemple D'espairs Ray ou exemple encore plus flagrant au fil du temps Dir en grey. On remarque également que "l'abandon" du look soigné témoigne très souvent de la fin d'un univers prédéfini comme pour 12012. Ou alors est-ce le passage de groupe indépendant à groupe major qui jouent un rôle important de ce changement de look? A voir avec les principaux intéressés.
Le look a donc une grande importance dans le visual kei, même si il est un peu moins prononcé et provocateur qu'avant.
Le public et la popularité...
Au Japon: le public est majoritairement féminin et jeune. Cela dépend des concerts, mais on peut allégrement frôler les 99% ! Pour certains groupes, plus violents et moins lookés, la balance peut pencher, mais rarement à plus de 45% de garçons. Seule exception : les groupes qui organisent des « men only » où seuls les garçons sont invités à se défouler en concert.
Ce sont donc surtout des lycéennes entre 14 et 18 ans qui remplissent les salles de concert. Ensuite, quelques jeunes filles aux vêtements de marque, entre 20 et 35 ans se joignent à la foule.
En Occident, le public est un peu plus homogène. Certains groupes repartent même très étonnés mais néanmoins heureux d'avoir entendu des voix masculines les acclamer. Mais on ne peut pas nier que le plus gros noyau de fans reste féminin. Il serait stupide de fermer les yeux sur l'évolution du visual kei au fil des années. Après avoir vécu de belles années avec sa première génération de groupes, depuis l'an 2000 le milieu du visual kei a perdu de son éclat au Japon... pour mieux éblouir en Occident! Des groupes comme MUCC, The Gazette, D'espairs Ray ou Moi Dix Mois ont déjà fait leurs preuves sur nos vertes contrées. Succès éphémère dû à un effet de mode ou succès longue durée? L'avenir nous le dira.
En conclusion...
Limiter le visual kei à un style musical ou à un look précis serait lui imposer des barrières qui l'empêcherait de s'épanouir. Au lieu de toujours vouloir étiqueter la musique comme un vulgaire morceau de viande, prenons là donc comme elle vient, le plus important est ce qu'elle fait ressentir à chacun. La musique reste de la musique qu'elle soit rock, pop, classique, rap, heavy, hip-hop, metal ou punk... La définition de tout cela est propre à chacun et pour le visual kei... c'est pareil !
Texte : ~Pink Spider~

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