Sans surprise, la droite a avalisé à l’Assemblée et au Sénat le plan d’austérité de Sarkozy-Fillon. Alors que le cas grec démontre l’échec des plans d’austérité qui compriment davantage la consommation et les recettes de l’Etat, le gouvernement engage la France, à la suite des autres pays européens, dans un plan de réduction du pouvoir d’achat qui menace toute politique de relance économique.
Se soumettre aux agences de notation et aux marchés financiers, c’est aggraver la facture tout de suite et aussi celle de demain.
La forfaiture de ce gouvernement, c’est de vouloir nous faire croire qu’en comprimant les dépenses, en taxant la consommation, cela satisfera les marchés. C’est ne pas comprendre que les capitalistes financiers, notamment les actionnaires des banques et des assurances, ne sont pas seulement obnubilés par le remboursement des dettes des États. Ils le sont tout autant par les menaces de récession, les rendements jugés insuffisants de leurs opérations spéculatives. Chercher à satisfaire les spéculateurs, c’est accentuer la paupérisation d’une partie de la population mais c’est aussi encourager les « marchés » à demander plus.
Ne pas attendre 2012 !
Parmi les salariés, la colère couve. C’est la même qu’au moment du mouvement des retraites il y a un an. A une différence près, c’est que l’intransigeance du pouvoir sur les retraites a entraîné chez certains une forme de démobilisation, qui peut coûter cher. L’addition des coups est cumulative. Sans coup d’arrêt, la situation sociale et économique -globalement et pour chacun- sera pire à la veille de la Présidentielle qu’aujourd’hui.
En septembre 2010, pour plus de 70 % de la population, il était acquis qu’il fallait faire obstacle à la réforme des retraites, qu’un autre partage des richesses était possible. En septembre 2011, la crise boursière, financière, économique domine le discours médiatique. Le discours sur l’équilibre des comptes, le remboursement de la dette et la réduction des dépenses sociales est omniprésent. Alors que les dirigeants de la gauche devraient proposer, au contraire, d’accroître les recettes en augmentant la pression fiscale sur les plus riches, certains ont mis les pouces et se déclarent favorables à la fameuse « règle d’or » ! En revanche, les grands médias s’abstiennent de souligner que Martine Aubry n’a pas cédé à ce discours ambiant. C’est pourtant décisif pour ouvrir une alternative.
Mobiliser dès maintenant !
Pour que la colère puisse s’exprimer et pouvoir de nouveau déferler, il y a besoin d’agir. La bataille des idées est essentielle, celle pour l’unité (des syndicats, de la gauche) est tout aussi urgente. Oui, bien sûr, en 2012, il faudra faire payer à la droite toutes ses attaques ! Mais cela se prépare aussi, dès à présent, sur le terrain des luttes sociales.
Le fil rouge c’est la nécessité d’un autre partage des richesses. Le plan de rigueur est injuste car il ne taxe pas les riches, mais les pauvres ! 200 millions d’un côté, des milliards de l’autre ! Du fait de ses divisions, la droite a été obligée d’amender son plan sous pression de différents lobbies. C’est un élément de faiblesse que tout le monde a vu. Si nous, nous sommes unis nous pourrons remettre en cause les mesures contre les salariés. C’est la leçon à en tirer.
L’unité syndicale à tous les niveaux est à construire : de l’entreprise, de la localité au plan national professionnel et interprofessionnel. Car se lamenter sur le peu de chances de déboucher des réunions intersyndicales de sommet ne suffit pas. Sur le terrain l’élu CFDT, FO, FSU, CGT, Sud ou Unsa est confronté à la même réalité : des salariés qui voient leur pouvoir d’achat rogné. Ensemble ils peuvent s’exprimer contre la hausse des mutuelles, l’élargissement de la CSG, la taxation de l’épargne populaire en exigeant le retrait de ces mesures. Ensemble ils peuvent exiger le maintien du pouvoir d’achat des salaires en chiffrant ensemble les revendications.
La gauche a mieux à faire que de disserter sur la règle d’or. Elle peut se réunir dans les localités, les départements comme au plan national pour exiger le retrait du plan de rigueur et l’ouverture d’un débat public sur les mesures d’urgence sociale à prendre sur le logement, la santé, les salaires, l’emploi, la protection sociale, les services publics à commencer par l’éducation nationale contre les fermetures de classes et les suppressions d’emploi.
Luttes sociales ET primaires citoyennes
En cette rentrée, il faut à la fois mobiliser sur le terrain social (ce qui est toujours un bon moyen de faire reculer un Front national toujours en embuscade) et préparer activement les primaires. Les primaires citoyennes sont un élément du rapport de forces pour gagner en 2012 !
Tous les électeurs de gauche sont concernés par les primaires citoyennes, quel que soit le candidat pour lequel ils voteront au premier tour des présidentielles. Car il ne s’agit pas seulement les 9 et 16 octobre de choisir le candidat des socialistes du premier tour, il s’agit aussi et surtout de choisir la personnalité candidate du rassemblement de la gauche au second tour !
Plus les électeurs de gauche seront nombreux à participer aux primaires des 9 et 16 octobre, plus l’avertissement sera fort pour Sarkozy et ses alliés du MEDEF !
(communiqué de Démocratie et socialisme)