John rambo

Par Rob Gordon
Un quart de siècle après ses premiers atermoiements, John Rambo rererevient. Le gros plein de muscles qui n'aime que flinguer tout ce qui bouge et pleurnicher en parlant du Viêtnam a élu domicile du côté de la Thaïlande. Il y mène une vie solitaire et sacrément intéressante : il attrape des serpents et fabrique ses propres couteaux. Le pied. Alors forcément, lorsqu'un groupe de missionnaires vient solliciter son aide, il finit par accepter, troublé par la jolie blonde du groupe (grosso modo la première femme qu'il entrevoit en dix ans). Cela lui permettra d'expliquer à qui l'ignorerait encore que la guerre, c'est moche, mais que buter des gens, c'est indispensable pour survivre. Un propos complètement con qui montre que Rambo et Stallone n'ont pas évolué d'un iota depuis les années 70.
Hors de question donc de considérer ce John Rambo comme un film politique : ou alors, il faut considérer que "Walker Texas Ranger" est une grande série démocrate. Mieux vaut donc se pincer le nez et se contenter d'apprécier ce pour quoi on est entré dans la salle. On était prévenu, et ça se vérifie : Stallone livre un film ultra-violent, une véritable boucherie excellement mise en valeur par le biais d'une mise en scène précise et efficace. Ce dernier point constitue le bonne surprise d'un film qui devrait servir de modèle à bien des réalisateurs de films d'action. Têtes qui éclatent, membres arrachés, tueries en série : John Rambo, ce n'est pas pour les enfants. Et il convient pour une fois de se satisfaire du caractère très tardif de cette foudroyante montée en puissance. Après avoir gentiment patienté pendant trois quarts d'heure ennuyeux et aux dialogues passablement ridicules, les personnages finissent par la fermer pour enfin défourailler dans tous les sens. Les amateurs de viande rouge apprécieront ; les autres pourront passer leur chemin en toute quiétude, John Rambo étant un film aussi creux et ordinaire que les opus précédents.
4/10