Composition:
Bien que les appellations light, zéro, diet…divergent sur l’emballage des colas et autres sodas light (Fanta, Sprite, Seven Up, limonade…) et que le goût sucré puisse paraître plus ou moins prononcé, la composition reste la même: ils ne comportent pas de saccharose, les sucres ayant été remplacés par des édulcorants intenses (principalement de synthèse comme l’aspartame), et n’apportent donc quasiment pas de calories (car il n’y a ni protéines ni lipides dans les sodas, normaux ou light).
Prenons l’exemple du célèbre Coca-Cola, les valeurs nutritionnelles sont les suivantes pour 100 mL:
normal:42 kcal ; 10.6 g de glucides (soit l’ équivalent de 2 morceaux de sucre)
light: 0.2 kcal ; 0 g de glucides
zéro: 0.3 kcal ; 0 g de glucides
Quant à la question de la différence entre le light et le zéro, elle réside uniquement dans le goût: le zéro se veut plus proche du goût de l’original, tandis que le goût du light est « spécifique, unique et plus léger. »
L’ Orangina light fait lui un peu figure d’exception car il contient quelques glucides issus du jus d’agrumes (1,2 g) et apporte 6 kcal aux 100 mL, ce qui n’est certes pas beaucoup mais peut devenir non négligeable si on en boit régulièrement en grandes quantités (1 litre apporte autant de calories qu’un verre de 150 mL de jus d’oranges).
Mises en garde spécifiques et quantités à ne pas dépasser:
L’aspartame contenant de la phénylalanine, une consommation excessive de sodas light peut avoir des effets laxatifs!
De plus, toujours à cause de la phénylalanine, ces produits ne doivent pas être consommés par les personnes atteintes de phénylcétonurie (maladie métabolique héréditaire qui empêche le métabolisme de la phénylalanine).
En Europe, l’aspartame est autorisé dans les boissons non alcoolisées ( à hauteur de 0,6 g l-1).
Pour l’aspartame (E 951), la Dose Journalière Acceptable (DJA), est fixée à 40mg/kg de poids corporel, ce qui représente pour une femme de 60kg, 2400mg. La DJA est la quantité pouvant être ingérée quotidiennement au cours d’une vie sans risque pour la santé humaine. Elle est exprimée en mg/kg de poids corporel. La DJA ne constitue donc pas un seuil de toxicité, mais un niveau de consommation sans danger.Sachant que la dose maximale autorisée dans les boissons est de 600mg/L, cela représenterait pour cette même » femme type » une ingestion maximale de 4 L de boissons light par jour!
Torts imputés à la consommation de sodas light:
L’une des premières raisons invoquées pour décrier les sodas sans sucres est qu’ils entretiendraient l’ appétence pour le goût sucré en général et que les consommateurs réguliers auraient donc tendance à plus se tourner vers des produits sucrés. Mais a priori chez l’adulte, la restriction aussi prolongée soit elle, n’éteint ni même ne réduit jamais cette pulsion.
L’ autre principal motif cité par certains est, qu’en dépit de leur apport calorique nul, ils pourraient entraîner en raison de leur saveur sucrée, qui aurait un effet de « leurre sensoriel », une réponse de l’insuline, quoique faible, qui provoquerait une petite chute de la glycémie et au final une sensation de faim et une envie de sucre.Mais notre organisme sait en fait faire la différence entre l’édulcorant et le sucre car il ne produit pas d’insuline en réaction à la prise de sodas light. France Bellisle, chercheuse à l’Inra, affirme que « «le pancréas ne se trompe pas avec un Coca light et le cerveau non plus», s’appuyant sur une expérience menée grâce à l’imagerie cérébrale en 2005: «on a proposé quatre stimuli au cerveau : eau pure, glucides au goût non sucré, qu’on appelle des maltodextrines, eau avec de l’édulcorant, eau sucrée. L’hypothalamus n’a réagi qu’à cette dernière»
Par ailleurs, voici les résultats plutôt déconcertants de deux études récentes:
Selon les conclusions d’une étude américaine publiée cette année et menée à partir de 1993 auprès de 2 564 personnes (moyenne d’âge 69 ans…) à New York, dans le cadre d’un projet baptisé Northern Manhattan Study (NOMAS), afin d’ identifier les facteurs de risques cardiovasculaires, les personnes ayant une consommation quotidienne de boissons gazeuses allégées verraient leur risque d’avoir un accident cardiovasculaire accru de 48% (après la prise en compte d’autres facteurs de risque) par rapport à ceux ne consommant aucun soda (ni light ni normal). Les mécanismes d’action pouvant expliquer ce lien ne sont pour l’heure pas encore connus…
Une étude danoise publiée en septembre 2010 dans l’American Journal of Clinical Nutrition, menée auprès de 59 334 femmes enceintes, montre qu’à partir de la consommation d’une canette boisson light gazeuse par jour, le risque d’accouchement prématuré augmente de 27% et qu’au-delà de quatre sodas (canettes), ce risque atteint les 78%!
Ces résultats, bien que nécessitant des études complémentaires, ont au moins le mérite de nous faire réfléchir à la consommation de produits souvent consommés passivement car non vecteurs de calories. Il serait pour autant dommage de se les interdire complétement alors qu’ils permettent d’éviter la frustration, notamment en cas d’apports caloriques contrôlés et/ou de diabète, et de se faire plaisir. Mais, n’étant pas spécialement intéressants d’un point de vue nutritionnel, on peut faire en sorte de les réserver à des prises occasionnelles (apéritifs, sorties…) et de ne pas les boire au détriment de l’eau, considérée comme seule boisson indispensable.