A propos de L’ange du Mal de Michele Placido 2 out of 5 stars
Kim Rossi Stuart
Biographie du célèbre cambrioleur, kidnappeur et criminel italien des années 1970, surnommé le « Mesrine italien »…
Adapté de l’ouvrage Il fiore del male (la fleur du mal) de Carlo Bonini et Renato Vallanzasca et du recueil Lettera a Renato de Renato Vallanzasca et Antonella D’Agostino, L’ange du mal revient sur la carrière « haute en couleurs » du braqueur de banques et tueur de flics italien Renato Vallanzasca (né en 1950).
C’est entre 1976 et 1977 que Vallanzasca commit ses plus hauts faits d’armes, à Milan notamment. Mais déjà dans son enfance, il avait tué, commencé à voler et à former des bandes criminelles.
Le film de Michele Placido (l’auteur de Romanzo Criminale, 2005) suit de manière linéaire et événementielle la montée en puissance de Vallanzasca sur la scène criminelle italienne puis son déclin progressif à la fin des années 1970 (Vallanzasca purge aujourd’hui quatre peines de prison à vie cumulables).
Si L’ange du mal est interprété par un Kim Rossi Stuart plutôt convaincant, le film de Placido n’en est pas moins décevant, la faute à une mise en scène à laquelle on ne peut pas reprocher le manque de rythme mais qui souffre de son côté clinquant, de sa volonté d’en mettre constamment « plein la vue » au dépend de la psychologie des personnages.
L’ange du mal décrit assez bien la relation par exemple entre Vallanzasca et Turatello (Francesco Scianna), autrefois ennemis avant de devenir les meilleurs amis du monde (Turatello sera finalement assassiné par la Camorra).
Renato Vallanzasca était un séducteur plein d’humour et qui aimait ridiculiser la police. Il jouissait, notamment auprès des filles, d’une popularité en décalage avec les crimes et les méfaits qu’il avait pu connaitre. Cet aspect n’est pas assez approfondi, mais brossé superficiellement. Sans doute le film manque-t-il dans sa course effrénée de respirations.
Cette biographie de Vallanzasca est fidèle et ne manque pas de détails sur les faits, mais à force d’être menée tambour battant, n’approfondit pas assez certaines facettes du personnage de Vallanzasca, bandit à la fois séducteur et impitoyable avec ses adversaires par exemple lorsqu’il tuera sans pitié Enzo (Filippo Timi), son ami d’enfance.
Une chose qui intrigue d’ailleurs au sujet de Timi, c’est comment un acteur de sa trempe a pu passer autant à côté de son personnage. Ne joue-t-il pas faux ? Timi donne l’impression d’en faire constamment trop, de sur-jouer de manière stéréotypée ou caricaturale ce camé criminel qui, après avoir trahi son chef, implorera son pardon.
C’est particulièrement notable dans la scène où Enzo pleure à genoux devant Vallanzasca dans la prison (scène censée constituer le paroxysme dramatique du film). Timi ne semble pas assez bien dirigé pour corriger les excès mélodramatiques de son jeu.
On pense dans cette relation fratricide à Abel et Caïn, à la relation entre Michael (Al Pacino) et Fredo (John Cazale) dans Le parrain. La classe en moins…
www.youtube.com/watch?v=16HSaDYdACE
Film italien de Michele Placido avec Kim Rossi Stuart, Filippo Timi, Moritz Bleibtreu (01 h 51).
Scénario : 2 out of 5 stars
Mise en scène : 2 out of 5 stars
Acteurs : 3 out of 5 stars
Dialogues : 2.5 out of 5 stars