L’envie de lire est un prédicteur fort de réussite scolaire, toutes les études le démontrent, car la lecture reste nécessaire dans tous les domaines. La motivation est le point de départ : «Pour entrer dans cette tâche au départ abstraite et répétitive pour un enfant, il faut une certaine dose de motivation. Certains jeunes ne voient pas les enjeux de la lecture. Pour eux, c’est un outil purement scolaire et désagréable», explique Bruno Germain, de l’Observatoire national de la lecture. «Le plaisir, lui, ne se décrète pas. Il ne vient qu’avec la fluidité. On ne prend du plaisir que parce que c’est devenu facile de lire, on n’a plus d’efforts à faire. C’est une conséquence. Les enseignants emmènent régulièrement les enfants à la bibliothèque, les engagent à lire mais ils ont d’abord des objectifs plus scolaires, plus techniques. Le plaisir de lire dépend aussi des parents».
Une étude cantonnée au «papier»
Difficile de dire en dépit de cette étude si les élèves lisent moins. «Les jeunes lisent mais pas comme avant», expliquait le sociologue Bernard Lahire dans un récent article du CNRS, consacré à cette question. La «lecture scolaire» a en effet varié dans sa définition au cours de l’histoire. Aujourd’hui, il n’est plus possible d’apprendre seulement à «déchiffrer». Car il faut désormais comprendre ce qu’on lit, ce qui signifie savoir répondre, le plus souvent par écrit, à toutes sortes de questions sur les textes lus. Les exigences en matière de «savoir lire» sont donc variables selon les époques, affirmait-il. «Nul doute qu’à l’avenir, les nouvelles formes d’écrit sur écran produiront de nouvelles modalités du lire et de nouvelles définitions du “bien lire” ou de l’habileté à la lecture.» Il pointe aussi le fait que les enquêtes sur la lecture ne portent pas toujours sur la lecture sur Internet, grandissante chez les jeunes. Celle de l’OCDE s’est effectivement cantonnée à l’écrit «papier».
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Source : Le Monde
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