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Etat chronique de poésie 1318

Publié le 12 septembre 2011 par Xavierlaine081

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1318

L’astre souriait aux anges

C’était juste avant le grand bouleversement des songes

Entre deux étoiles qui clignaient de l’œil

Mes yeux suivaient la comète des rêves

.

Assis à la terrasse qui dominait la ville

Ne venaient que cris d’amour de grenouilles en folie

Grillons menaient concert dans le crépuscule finissant

.

Me voilà prêt

*

J’enfile hardiment la défroque de l’exil

Marche à grand pas sur des avenues brutalement silencieuses

Nul bruit ne parvient des tablées assaillies

.

Ainsi voguent les pensées

Qui visitent discrètes

Chaque parcelle de cette terre

En quête des âmes disparues

*

On dit ici qu’il serait vain

D’écrire encore à l’encre sympathique

Sur la page des soupirs

.

On me harcèle

On m’invite

On me détourne

.

Toujours je reviens sur mes pas

Toujours j’entends les cris de suppliciés

Toujours les soupirs amoureux

Toujours de mes mains

Rêve de tisser le linceul des mauvais jours

Le voile des marches nuptiales

Des bonheurs à jamais partagés

Des instants si vite écoulés

*

L’été s’apprête à la dernière révérence

Un petit vent frais balaye les collines

Dans le glas annonçant les offices dominicaux

.

Vous marchez en vos costumes du dimanche

Entrez aux pâtisseries

Acheter au diable de la gourmandise

Le droit de vous faire absoudre plus tard

.

Pas un mot sur les famines

Vous vous sentez quittes avec deux Ave et trois Pater

Que déjà vous tournez le dos et reprenez arrogante carrure

Le ciel est témoin de vos brusques retournements

Et du silence pesant où vous maintenez vos semblables

*

Vous regardez avec crainte

Monter les intransigeances d’en face

Voilées de folles idées vengeresses

.

Vous craignez pour votre propre chapelle

La tête toujours tourné vers le ciel du dehors

Oublieux de cet univers du dedans

Où résonne encore l’espoir d’être

*

J’ai balayé devant ma porte les scories

Que les artificiers du siècle avaient délaissées

.

Tournant le dos à vos murmures impensés

J’ai ouvert les vannes

Mes mots en fleuve envahirent vos jardins séculaires

.

Me voilà sur le seuil d’un jour solitaire

Espérant un message de vous

Qui me transporte en vos lits d’amour

.

Manosque, 31 juillet 2011

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