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Le vacarme de la génératrice combattait le son des boîtes qui crachaient la musique de l’orchestre. Seule la ferveur des adeptes se faisait clairement entendre. On s’imagine faussement que les transes font partie du folklore vodouisant, c’est justement faux. L’énergie avec laquelle plusieurs haïtiens protestants s’engagent dans la prière pourrait faire peur. Une église pleine à craquer, une cérémonie qui dure quelques heures, tout le monde sous ses plus beaux atours. On prie, on chante, on danse, on présente un nouveau né, on souligne l’anniversaire de quelques frères et sœurs, on écoute les témoignages dits ou chantés, on remercie celui qui a donné 20$ US à l’église, on félicite les lauréats du bach et encourage ceux qui s’y sont pétés le nez, on prie, on chante on … Quand, en plus, on a fait la liste des activités de la semaine qui arrive, on comprend que c’est du sérieux. J’imagine qu’il faut s’immerger dans ce genre d’évènements pour mieux comprendre une culture où l’extériorité et l’intériorité se confondent sans toutefois jamais se marier. Pas assez souvent du moins.