Parfois, la maladie me tend les bras avec un visage réconfortant. Quand ça devient dur d’être toujours debout, d’assurer le quotidien, de supporter la fatigue. Je me souviens du goût réconfortant des larmes et j’imagine des paroles dites doucement comme un baume sur une blessure.
Je n’avais personne quand j’étais malade mais aujourd’hui je sais que j’aurais quelqu’un pour me soigner. Quand on va bien, on n’a rien à demander, quand on est guéri ou plus ou moins on mène sa vie comme les autres. Et certains soirs ça semble un effort trop grand, mais pas assez pour mériter de l’aide ou de la compassion. Tandis que la maladie, oui, c’est grave, tout le monde est d’accord. Comme l’a fois où j’ai été très mal à cause des images de ma phobie placardées partout dans la librairie, ma psychiatre me parlerait avec une gentillesse bouleversante, et moi les paroles gentilles ça me tord les boyaux, et ça me fait du bien pour longtemps, et je ne l’oublie jamais.
Alors, oui, être malade et soignée, parfois ça fait envie. Pour lâcher un peu les armes, ou rêver à ce que je n’ai pas eu dans ces années terribles de souffrance et de solitude.
Mais je verse quelques larmes et je repars debout dans cette vie, parce qu’il le faut, et que de toute façon, c’est la folie qui nous choisit et non l’inverse.
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