Pour conserver le peu de crédibilité économique qu'il lui reste, face aux Français et aux marchés, Nicolas Sarkozy a lancé l'idée d'inscrire dans la Constitution le principe d'une règle d'or budgétaire, qui interdirait aux gouvernements français de sortir de l'équilibre financier.
Cette mesure a pour but, prioritaire, de rassurer les marchés financiers et de conserver à la France, sa note de triple A, mise à mal par des décennies de déficits. Déficits qui ont connu une accélaration désastreuse pour les finances de la France, depuis 2007 et l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy et par l'application de ses réformes fiscales, dont on peut mesurer aujourd'hui, combien elles sont la cause de la quasi faillite du pays.
Et c'est ainsi, que ce brillant liquidateur des finances françaises a eu l'idée de la règle d'or, avec pour ambition de la faire partager à ses partenaires européens. Peut-être vise-t-il le prix Nobel d'économie ?
Une règle d'or qui demeure cependant qu'une réponse dictée par les banques, qui après avoir été sauvées par les Etats, entendent se refaire une santé sur le dos de leurs sauveurs.
Mais, dans l'esprit sarkozyste, l'inscription dans la constitution de cette disposition financière, dépasse le seul objectif de la maitrise budgétaire.
Comme toujours, avec Sarkozy, il y a une part de calcul politique. A chaque fois, éloigné de l'intérêt général, mais proche de ce qui motive, le plus, le chef de l'UMP. Conserver le pouvoir.
A moins de 10 mois des présidentielles, le but non avoué est de mettre le Parti socialiste au pied du mur et de le forcer à se positionner, entre une politique rigoureuse de dépenses publiques et un programme axé sur la création d'emplois publics et aidés.
Pour modifier la Constitution, dans le sens désiré par Nicolas Sarkozy, celui-ci doit réunir sur son projet les 3/5eme des parlementaires. Les 576 Députés et les 330 Sénateurs.
Mais la droite, UMP et Nouveau Centre, est loin de compter dans ses rangs suffisament de parlementaires pour adopter le projet du Chef de l'Etat. Ce dernier compte donc sur les élus de gauche pour voir adopter la règle d'or.
Compter, ce n'est pas vraiment sûr. Car, pour les sarkozystes, cette histoire de constitution doit se révéler être un piège pour la Gauche. Et d'ailleurs, dans un premier temps, les socialistes ont semblé tomber dedans.
Pour eux, il n'est pas concevable de voter cette règle budgétaire en fin de mandat, alors que durant 5 années, les finances nationales ont joué à l'opération “porte-ouverte aux déficits”.
Et cette réponse retient l'attention de l'opinion, qui sait bien que, si des efforts vont devoir lui être demandés, Sarkozy n'est surement pas le mieux placé pour le faire. D'autant que les Français attendent que les efforts soient équitablement répartis. Et, l'ami des amis du Fouquet's ne pourra pas revenir sur ses dogmes personnels, qui le paralysent et l'empêchent de se désavouer.
Le piège se referme donc. Mais, c'est sur le clan sarkozyste qu'il s'abat.
Faute de majorité au Congrés, le projet est condamné. Et la responsabilité de cet échec devra être imputé au Chef de l'Etat.
Un échec à multiples facettes.
Face aux banques et aux créditeurs de la France, en premier lieu. Avec un message clair et direct. Ce gouvernement, après avoir beaucoup remué d'air et enfoncé le pays dans la faillite, n'est pas capable de réparer les erreurs qu'il a lui-même causé.
Aux yeux des partenaires européens, cet échec serait aussi trés évocateur. Sarkozy, éternel donneur de leçons, initiateur avec Angela Merckel, de cette fameuse règle d'or, sera le seul dirigeant d'un Etat européen, aux finances en danger, à ne pas appliquer pour lui, ce qu'il exige des autres.
Sans oublier, le peuple français. La défaite parlementaire du régime sarkozyste démontrera à nos concitoyens que le tacticien élyséen ne maitrise plus rien. Qu'il n'est capable que de gouverner en tentant des coups, qu'il ne peut mener à bien. Donnant à ces quelques prochains mois, une odeur de fin de régime et qui fait craindre le pire au Président de l'UMP et à son clan.
Nicolas Sarkozy hésite donc à aller au devant d'une défaite annoncée. Et il s'interrogent, qui des marchés, des Européens ou des Français, lui tiendront le plus rigueur de sa reculade en rase campagne ?
En attendant, Sarkozy a trouvé l'anti pierre philosophale. Celle qui plombera sa fin de mandat pour avoir raté son coup politique avec la règle d'or.