Grâce à cette campagne, tout le monde sait que la Coop est très soucieuse de et très engagée en faveur de l’environnement. Tout le monde sait qu’entre 2006 et 2007 la société a diminué – en Suisse – sa production de CO2 de plus de 10%. Mais tout le monde sait aussi qu’il est illusoire d’arriver à une production de dioxyde de carbone nulle, cela est bien évident et c’est là qu’intervient le deuxième acteur : le WWF avec lequel la Coop a conclu un partenariat par lequel «les deux partenaires s’engagent à œuvrer ensemble pour la protection de l’environnement.»
C’est là aussi qu’intervient le fonds de compensation CO2, doté, en 2006, d’1,5 million de francs (2% du bénéfice net 2007) destiné à compenser les émissions de CO2 pour atteindre le fameux « bilan CO2 neutre ».
Ces deux actions, outre l’éclat publicitaire et médiatique qu’elles confèrent au géant du détail, me laissent un goût amer dans la bouche et me font irrésistiblement penser aux pénitences de l’Eglise catholique romaine. Ces pénitences qui permettent de réparer les mauvaises actions, de réparer le mal une fois qu’il est fait.
Pourquoi suis-je si dur et suspicieux à l’égard de l’autre géant orange ? C’est simple, j’ai failli croire à la réelle volonté de la Coop de s’engager sur la voie, exceptionnelle pour une telle entreprise, de l’exemplarité écologique.
J’ai failli y croire jusqu’à cette après-midi au moment où j’ai découvert sur les rayonnages de l’une de ses succursales des asperges vertes du Mexique, des tomates cherry et des framboises du Maroc et des avocats de la Dominique. Inutile de dire que tous ces produits qui peuvent pousser en Europe – quand c’est leur saison – seront intégralement compensé par des pénitences et des coups de publicité.