Faune. A chaque lieu son totem. A Daizaifu, haut dans les montagnes de la volcanique Kyushu, avec un parc d'attraction et un temple où l'on vient pour la réussite de ses enfants: des libellules noires volettent. A Hiroshima, le long du fleuve qui la traverse en léchant la flamme du Mémorial pour la paix: des chats maraudent. A Nara, capitale - engloutie dans les bois - d'un premier Japon il y a une douzaine de siècles: des daims courent entre les temples. Dans tous les parcs à peu près: des cigales stridulent.
Détail. Italie, Japon: même recherche du beau, même attention aux finitions, aux détails, même goût comme inné pour l'agencement esthétique des choses.
Musique (2). Confucius: "la musique c'est le rythme". La musique rend le temps palpable, l'étire, le distord, et ce plus qu'aucun autre art de représentation car la médiation, la pellicule glissée entre l'objet et celui qui perçoit, est à son minimum.
Trains. Pas forcément plus rapide ou efficace que notre tégévé national, le Shinkansen. Mais donne une impression d'efficacité, que tout y est minuté: 15 trains à l'heure, freinage à bloc, chacun patiente devant les portes pendant que le personnel de bord ramasse les papiers sales, ceux qui n'ont pas de place réservée font la queue en file indienne (japonaise?) devant les compartiments libres, à l'heure dite une hôtesse ouvre la porte et s'incline, chacun monte dans le calme et dans le train, le Shinkansen démarre.