Lors de la fusion d’Air India et de Indian Airlines en 2005, les deux compagnies ont passé un grand nombre de commandes d’avions, achats financés par de la dette, le gouvernement n’ayant pas voulu recapitaliser la compagnie nationale aérienne. Ainsi en décembre 2005 Air India a commandé 68 avions à Boeing et Indian Airlines a commandé 43 avions à Airbus en février 2006. Le rapport critique durement ces achats qui auraient dû être faits de manière concertée entre les deux compagnies et non de manière séparée comme si elles étaient indépendantes.
Depuis la situation s'est dégradée. Commercialement Air India perd des parts de marchés face à des concurrents privés comme Jet Airways et Kingfisher. Air India continue d’avoir une mauvaise réputation sur le plan de la sécurité et enfin la situation financière est tout simplement catastrophique.
Air India a aujourd’hui près de 8 milliards de dollars de dette et surtout est en déficit opérationnel d’environ 4,5 milliards de dollars.
Régulièrement Air India est obligée de décaler le paiement des salaires de ses 40.000 employés et doit payer très cher le remplacement des pilotes qui préfèrent travailler pour d’autres compagnies.
Récemment le groupement Star Alliance a refusé la demande d’Air India de devenir membre de Star Alliance. Air India était pourtant parrainée par Lufthansa. Il y a quelques jours les autorités indiennes ont refusé à Lufthansa l’autorisation de faire atterrir à Delhi ses A-380 !
Mais finalement au-delà de la gestion défaillante d’Air India, compagnie publique, c’est bien la défaillance de l’Etat qui est pointée du doigt. Si bien qu’aujourd’hui on voit mal comment Air India pourra s’en sortir. Sa privatisation est une possibilité bien sûr mais la mariée n’est pas très attractive et on voit mal les acquéreurs se précipiter. Quelques observateurs évoquent même l’idée de liquider Air India et de vendre ses actifs.