Dans ses efforts pour l'environnement, Google ne se contente pas de créer des infrastructures informatiques parmi les plus efficaces au monde, en termes de consommation énergétique. Sa politique en matière de transports est tout aussi exemplaire et pourrait aisément inspirer d'autres entreprises, avec des initiatives relativement abordables.
La première de celle-ci, initiée en 2004 avec un "Projet 20%" (les 20% de temps réservés à des projets "personnels" des employés de Google), est une flotte de navettes, maintenant adoptée par près d'un tiers du personnel du siège de Mountain View, soit 3500 personnes l'utilisant quotidiennement pour se rendre à leur travail. Ces "GBus" sont confortables et rapides (ils peuvent emprunter les voies réservées, en Californie) et un puissant système de gestion et de suivi permet d'en optimiser les déplacements, sur des horaires étendus et au plus près des lieux de résidence de leurs utilisateurs. Ces avantages suffisent largement à en décourager beaucoup d'utiliser leur voiture personnelle.
La flotte de "GBus" est une des plus importantes pour une entreprise aux Etats-Unis mais elle est aussi une des plus "propres". Les véhicules choisis sont équipés de moteurs particulièrement performants, parmi les premiers à respecter les standards 2010 d'émission de l'EPA (Agence de Protection de l'Environnement).
Pour ceux qui n'utilisent pas les "GBus", dont tous les employés dans le monde qui ne travaillent pas à Mountain View, c'est une incitation à utiliser des moyens de transport "autonomes", marche à pied, bicyclette, roller, skate-board, kayak (sic !)... qui prend le relais. Pour chaque personne qui se déplace "sans carbone" pendant une journée, un timbre virtuel est collecté, qui sera ensuite transformé en donation à l'association de son choix (100 USD pour 20 jours et une personne). Afin de développer les "bonnes" habitudes, Google a organisé cette année un "Bike to Work Day", qui a convaincu 2500 personnes dans 56 pays de se rendre au bureau en vélo.
Une fois sur le campus, plusieurs autres équipements sont mis à la disposition des "Googlers". Ce sont d'abord les "GBikes", bicyclettes disponibles pour tous les déplacements entre les différentes installations. Pour les trajets plus longs, hors du site, un programme d'auto-partage a été mis en place, la "GFleet", composée exclusivement de voitures électriques et soutenue par 200 chargeurs rapides (utilisable aussi par les propriétaires d'un véhicule électrique personnel).
Selon ses estimations, Google évite, avec ses "GBus" et sa "GFleet", l'émission de plus de 5000 tonnes de CO2, soit l'équivalent de 2000 voitures utilisées quotidiennement.
Serait-il vraiment si difficile à d'autres entreprises de suivre un tel exemple ?