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John Brunner est un écrivain
considéré comme génial par beaucoup de fans de science-fiction et d’anticipation.
Tous à Zanzibar est un de ses chefs-d’œuvre, et a reçu de nombreux prix
prestigieux.
Mais avant d’aborder le thème du
roman, il convient de définir le style. L’anticipation est un genre délicat qui
se démarque de la science-fiction pure et dure. En effet, il s’agit ici pour l’auteur
d’imaginer ce que le monde pourrait devenir, en se basant sur des sciences
actuelles comme la physique, la politique ou, pour Brunner, la sociologie. Ainsi,
on n’imagine pas de toutes pièces une histoire avec des inventions fantastiques,
on part du réel et on l’amplifie jusqu’à concevoir un futur qui pourrait
exister.
Tous à Zanzibar, c’est l’histoire
du monde tel qu’il pourrait être en 2010 (le roman a été écrit dans les années
70). La surpopulation n’est plus un concept mais une réalité, et l’humanité a
du s’adapter afin de survivre. Ainsi, les couples qui voudraient avoir des
enfants doivent obligatoirement passer une analyse poussée du caryotype afin de
déceler toute tare génétique. Si l’un des prétendants à la paternité ou la
maternité se révèle avoir une déficience grave, ou moins grave (comme le daltonisme
pour ne prendre qu’un exemple), il ou elle est stérilisé. La pire insulte de
cette époque, c’est de se traiter de « taré », dans le sens
génétique.
Bien sûr, la surpopulation entraîne
une avalanche d’autres catastrophes, comme la pollution (New-York est entièrement
couverte par un dôme à oxygène afin d’en limiter les effets), l’agressivité
permanente (certains concitoyens deviennent régulièrement fous et se mette à
massacrer les gens autour d’eux avant d’être abattus), et la dépendance aux
tranquillisants tant ils sont devenus indispensables pour supporter la
promiscuité.