Marseille s’est enfoncé un peu plus dans le doute, voire la crise, hier, après sa défaite devant Rennes (0-1). Grâce à un superbe but de Kembo, les Rennais ont été récompensés par leur volonté de jouer.
A trois jours de son premier match de Ligue des champions dans la bouillante enceinte de l’Olympiakos à Athènes, l’OM offre ainsi l’image d’une équipe impuissante à imposer son jeu, mais aussi en réel manque d’impact physique. Après sa défaite à Lille lors de la 4e journée (2-3), le champion de France 2009-2010 poursuit son été de poisse et de galères, laissant ses rivaux directs prendre le large dans la course au titre. L’automne s’annonce rude…
Exceptionnel Costil
Le scénario espéré d’un début de saison tranquille, sur la foi d’un recrutement mené tambour battant, est définitivement éventé après ce revers devant une équipe bretonne très séduisante qui n’a jamais caché ses intentions de produire du jeu. Et qui, aussi, a pu s’appuyer sur un gardien en réussite exceptionnelle: Benoît Costil a repoussé toutes les frappes dangereuses, notamment de Rémy et d’un Gignac apparu affûté après son entrée en jeu en seconde période. «Mouille le maillot ou casse-toi!»: c’est sous cet air moqueur chanté par le Vélodrome en fin de partie que la formation de Didier Deschamps accompagnée d’une sacrée bronca, a quitté la pelouse. A dire vrai, le public était un peu dur pour ses poulains.
Rennes au physique
Car Marseille s’est longtemps attaché à l’idée d’offrir du jeu, de ne pas livrer précisément le Vélodrome à la torpeur comme ce fut trop souvent le cas la saison dernière. Décalages, courses, entraide: dans l’esprit, l’OM a longtemps mis les ingrédients nécessaires. Seuls faisaient défaut l’intensité et l’impact, à l’image du tendre Jordan Ayew titularisé en attaque à la place de son frère André, blessé. Soit exactement la marque de fabrique bretonne… Très athlétique, extrêmement tranchant en contres, à l’instar de Pitroipa et Boukari, aiguillonnés par Féret ou M’Vila, Rennes ne s’en est jamais laissé compter et a imposé son physique. Surtout avec un Costil remarquable, devant Rémy en pivot en première mi-temps, mais aussi face à Gignac à deux reprises (59e et70e). Rennes en a profité, mais n’a concrétisé vraiment son affaire qu’à la suite d’un renvoi de la tête de Diarra plein axe, que Kembo, laissé seul, se faisait un plaisir de récupérer pour aligner Mandanda des 25m (0-1, 76e).