Still Montataire : tous ensemble contre les licenciements et les suppressions d’emplois !
Communiqué du syndicat CGT Still Montataire – 1er septembre 2011
Non à la fermeture de l’usine Still de Montataire (Oise) Tous ensemble contre les licenciements et les suppressions d’emplois
Les salaries de STILL, groupe KION, fabricant de chariots élévateurs.
Le 5 juillet, on nous annonçait un projet de fermeture de notre entreprise. Ce projet concerne aussi la fermeture de l’usine de Bari en Italie. La direction justifie cette fermeture par le peu d’évolution des marchés d’Europe de l’Ouest mais surtout par l’évolution des marchés asiatiques : 80% du chiffre d’affaire est réalisé en Europe de l’ouest et la France représente 17 % du marché mondial.
L’incompréhension des 255 salariés est totale.
Nous avons un carnet de commandes exceptionnel, nous avons touché de la participation en mai 2011 sur l’exercice 2010. Notre qualité de fabrication est reconnue par la clientèle, c’est-à-dire par les grands noms de la distribution : Carrefour, Auchan… Les salariés ont de plus accepté un accord sur la flexibilité du temps de travail : semaines de 34 à 41h avec un horaire moyen à 38,5 h. Travailler plus, on le fait. Mais pas pour gagner plus !
A ce jour, les dirigeants du groupe KION annoncent une surcapacité de production inférieure à 70 % (chiffre tronqué, alors que nous avons toujours été aux alentours de 80%) et des coûts de production horaire trop importants. Mais en Allemagne ces coûts sont de 40 € alors qu’à Montataire ils sont de 24 €. Pour réduire les pertes de 563 M€ du groupe, la solution évoquée est de nous sacrifier alors que notre chiffre d’affaire est de 75M€, avec même un résultat d’exploitation de 6.6 M€.
Nos principaux actionnaires sont les fonds placements américains GOLDMAN SACHS et K.K.R. Ce sont les mêmes fonds de placement qui ont décidé la fermeture de l’entreprise ONTEX dans le Rhône qui fabrique des couches pour bébés. Les 187 salariés qui vont être licenciés ont réagi en envoyant 187 couches-culottes à Carla Bruni qui doit bientôt accoucher.
La direction de l’entreprise a mis en place une cellule psychologique et elle nous fait des menaces, Mais on ne voit pas ce qu’il y aurait de pire que de perdre son emploi. Notre direction a beaucoup de mal à répondre aux questions car elle a 8 mois d’ancienneté et notre D.R.H 5 mois. Ce ne sont pas des personnes impliquées dans la vie de l’usine. Nous ne voyons pas non plus une volonté à négocier, de dialoguer de leur part. Nous avons des réunions neutres, sans réponses, sans prises de position. Quel rôle jouent-ils ? Ils se fichent de nous ? Ils se fichent de leurs clients ? Ils se moquent de tout ?
A la venue de François FILLON à Beauvais, vendredi dernier, pour parler de l’apprentissage et du travail des jeunes, nous avons sollicité une entrevue auprès de lui. On nous a accordé une délégation de 6 personnes à condition qu’il n’y ait pas de manifestation. On a simplement dit qu’il y aurait un soutien des salariés. Un conseiller technique de F. FILLON, avec le sous-préfet et des représentants de la D.I.R.E.C.C.T.E Picardie nous ont reçus à la préfecture. Pendant ce temps, les collègues étaient débarqués du car à l’entrée de la ville et accueillis par des centaines de C.R.S ressemblant plus à des légionnaires romains qu’à des fonctionnaires protégeant le peuple. Est-ce la réponse de la France aux salariés qui se posent des questions sur leur emploi ? A cette réunion, nous avons donc donné au conseiller technique la lettre ouverte des salariés adressé à Eric BESSON, la réponse du Président de la République qui précise que notre délocalisation recevra un examen approfondi et que des éléments nous seront communiqués par le préfet ou le Ministre de l’économie : les réponses stéréotypées des ministères ! La transmission et le suivi de ce dossier nous a été promis.
Aujourd’hui la procédure se met en place. Le livret du P.S.E est ouvert. Dans ce livret on découvre notre avenir : les quelques billets de 1000 euros convertis en mois de salaire représentent quelques mois pour les jeunes, une année de salaire pour les plus anciens. Et après ?! Un des membres de la direction allemande KION a annoncé en comité Européen qu’il y avait des possibilités de reclassement mais qu’il fallait être mobile. Alors là, on est servi parce qu’on nous propose des postes en Italie, en Chine ou en Australie ! Et en plus il y a une exigence de parler la langue. Ça va être compliqué !
Nous nous rendons compte pour la plupart que nous allons basculer dans l’incertitude, la précarité. Notre avenir n’est pas dans les systèmes de reconversion, de formation : il sera dans notre travail. On nous parle de chômage qui augmente, de relancer l’industrie, d’acheter du made in France, d’arrêter que le monde de la finance fasse la pluie et le beau temps dans notre travail ! Alors qu’attend-t-on ? Que font les représentants du peuple ? Il faut arrêter cela ? Il faut dire stop. Que va-t-il rester ?
Nous n’acceptons pas cette situation. Nous ne pouvons pas penser qu’il y ait un autre avenir que dans le travail. On nous trompe avec cela.
Nous lançons un appel à toute la population à soutenir notre combat contre le projet de fermeture de Still à Montataire.
Vous pouvez envoyer vos messages de soutien à notre adresse mail : ce-still@hotmail.fr Vous pouvez signer notre pétition en ligne :www.ce-still-montataire.fr/petition.
Nous appelons également l’ensemble des salariés des entreprises qui, comme nous, sont sous la menace d’une fermeture de leur entreprise ou de licenciements à nous contacter de façon à coordonner nos luttes.
Nous savons qu’il est difficile de lutter seul contre de grands groupes financiers ou industriels. Nous savons que nous sommes nombreux à être menacés dans notre emploi. Nous savons que l’union fait la force. Alors battons nous tous ensemble !
Le syndicat CGT Still Montataire, le 1er septembre 2011
Pour tout contact : ce-still@hotmail.fr - 03 44 64 17 67