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POULET DE PRESSE n°26

Publié le 10 septembre 2011 par Legraoully @LeGraoullyOff
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Graoulliennes, Graoulliens, amical bonjour de la pointe Bretagne ! Je me souviens parfaitement des circonstances dans lesquelles j’avais publié mon premier « poulet de presse » : c’était peu après la fête de l’Humanité, laquelle approche maintenant à grands pas. Cela fait donc un an que je tiens cette rubrique, et nous en sommes au numéro 26, soit une moyenne d’une revue de presse toutes les deux semaines… Pas si mal, non ? En tout cas, ça ne nous rajeunit pas ! Allez, assez bavassé…

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Fluide Glacial n°423 (septembre 2011) : Fluide glacial paraît toujours avec au moins deux semaines d’avance : ce numéro de septembre nous est donc arrivé en plein mois d’août, justifiant la belle couverture d’été de l’excellent Jean Solé, laquelle couverture rappellera aux connaisseurs celle, due au même auteur, du numéro « spécial été » de Pilote paru en 2003 – en plus surréaliste, je vous l’accorde. Petit jeu en passant : neuf collaborateurs du mensuel d’umour et bandessinées apparaissent sur cette couverture, lesquels ? De plus, un même personnage est représenté deux fois, lequel ? Le premier à donner toutes les bonnes réponses dans un commentaire à cet article gagnera un dessin original et dédicacé de votre serviteur.

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Voyons le contenu : ce numéro est déjà le deuxième à avoir comme rédacteur en chef Christophe Goffette, lequel serait, d’après l’édito de Gaudelette, relativement absent, multiplication des activités oblige. On verra à l’usage… Concernant l’ancien rédac’chef, Thierry Tinlot, les opinions sont partagées : Gaudelette se félicite « d’être débarrassé de l’autre pète-couilles », Thiriet déplore son départ et lui dit « Tant pis pour nous. Au revoir, Thierry ! » Ensuite ? Les deux geeks de Terreur Graphique dépassent les bornes en martyrisant des chats pour faire du reuz (je préfère ce terme typiquement breizhou à l’anglicisme « buzz ») sur la toile ; je n’ai jamais trop réussi à rire quand je vois faire du mal à un chat, comme dans certains sketches des Nuls. Enfin, dans le cas présent, il faut passer outre…    

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Ah, il ne faut pas que j’oublie de vous le dire : deux de vos concitoyens messins sont publiés dans ce numéro. Le premier est déjà un pilier du journal depuis quelques années, à savoir le super-caustique Yan Lindingre, celui que Cavanna aime, qui nous fait vivre un cauchemar pendant quelques pages : sa Titine enceinte ! Heureusement, ce n’était qu’une grossesse nerveuse. On a eu chaud… Le…la deuxième, plutôt, est la grande dessinatrice Laurel, que notre ami Éric Mie connait bien. J’aime beaucoup le dessin de Laurel, simple, efficace, vivant, à la fois chaleureux et nerveux ; seulement, le scénario de l’histoire en six pages qu’elle nous livre pour sa première (à ma connaissance) publication dans Fluide, dû à un certain D’Ossay, n’est pas vraiment à la hauteur de son talent graphique : je ne dis pas qu’il n’est pas original, mais faire une parodie iconoclaste de Blanche-Neige, bof… Ça a déjà été tellement fait et refait que je ne vois pas bien ce qu’une énième satire du célèbre conte des frères Grimm peut apporter de plus que les autres ; dommage pour Laurel qui n’en fait pas moins partie de mon panthéon personnel depuis mon adolescence. Et à part ça ? Quand vous saurez que la dimension parodique de la série Colt Bingers due à Chouin et Jousselin est de plus en plus nette à chaque épisode et que les héroïnes de Desperate housewives sont aussi bandantes sous les crayons finement inspirés de Ralph et Mo/CDM qu’à la télé, alors vous saurez l’essentiel.  

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Vous pouvez lui faire confiance !

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CQFD n°91 (juillet-août 2011) : La « une » du numéro d’été du mensuel phocéen se veut une réponse à la tristement célèbre couverture du Figaro Magazine annonçant une « enquête sur la France des assistés » : à la photo de « jeune homme roupillant dans un hamac bleu-blanc-rouge », CQFD répond par un dessin de Siné (qui, vous le verrez, est à l’honneur dans ce « poulet de presse ») avec un couple trinquant dans un hamac, et à l’entreprise de stigmatisation entreprise par l’hebdo du groupe Dassault, le journal de critique sociale réplique par un appel à frauder tant qu’il y a encore des aides sociales et nous rappelle que « oui, certains fraudent les services sociaux pour racler une poignée d’euros supplémentaires. Il leur arrive même qu’ils volent de la viande dans les supermarchés pour agrémenter les immuables coquillettes ! » Hé ! Le système a été bâti par les riches pour les riches, pourquoi aurions-nous des scrupules à le filouter ? Les riches ne se gênent pas, que je sache !

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À part ça ? Nicolas Miguet a beau jeu de se vanter, sur ses affiches, d’être « pas vu à la télé » CQFD pourrait en dire autant, mais quand on a des choses vraiment intéressantes à dire, on ne perd pas de temps à jouer à la victime. Ainsi, dans ce journal, deux informations majeures que vous n’entendrez ni sur Europe-Lagardère ni sur T.F.Bouygues, ce qui prouve bien qu’elles sont importantes : premièrement, quand on vous parle du nucléaire en France, vous vous dites « c’est hyper-dangereux mais c’est surtout hyper-rentable, donc on en a encore pour des années » ? Et bien vous avez tout faux ! L’action Areva est en chute libre depuis l’année dernière, Fukushima n’ayant fait que confirmer cette tendance ! Le nucléaire est déjà une énergie obsolète : comparativement à ce qu’elle rapporte, elle coûte trop cher en matière de recherche, de construction, d’entretien et de démantèlement des centrales, de traitement et de confinement des déchets, etc. Plus aucun économiste sérieux ne vous recommandera d’investir là-dedans ! L’obstination de nos dirigeants pour conserver le parc nucléaire français part donc d’un pur délire idéologique de fossiles sans imagination : si on meurt irradiés ET endettés, on saura à qui s’en prendre !

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Deuxièmement, quand vous avez entendu parler de cet employé de mairie agenais qui a bousculé Sarkozy en juin dernier, vous avez cru comme moi à un marginal commettant un geste absurde et contre-productif (on en a tous envie, mais personne ne l’a fait pour ne pas faire de Nicoléon Ier un martyr) ? Encore perdu, pauvre victime de la propagande ! Hermann (c’est son nom), s’est confié à CQFD : « Je me suis fait refouler deux fois par les types de la sécurité, car il fallait avoir un carton d’invitation pour s’approcher du passage présidentiel. (…) Un gars à oreillette m’a même dit : « Toi tu passes pas, t’as pas ta carte à l’UMP. » On applaudit bien fort l’UMP qui, tout parti de droite qu’il est, a réussi à faire vivre les citoyens comme en Union soviétique : il faut montrer sa carte du parti pour pouvoir circuler librement sur la voie publique ! Passons rapidement sur la ruse d’Hermann pour contourner les cerbères, et poursuivons : « Quand le Président est arrivé, j’ai essayé de le retenir, j’avais plein de choses à lui dire. Les médias n’ont retenu que la guerre en Libye, mais il y avait aussi les SDF qui continuent à crever dans la rue, la misère qui frappe de plus en plus de gens, le ras-le-bol général. Tout de suite, j’ai eu cinq types du service d’ordre qui me sont tombés dessus… » Stop ! Là, obligation de marquer une pause : vous avez bien lu ? Vous avez donc bien compris que le service d’ordre a assailli un homme seul QUI N’AVAIT ENCORE FAIT AUCUN GESTE MENAÇANT et voulait seulement profiter d’avoir le premier magistrat du pays à sa portée pour discuter avec lui ! L’agressé, dans l’histoire, c’était lui ! « …alors je me suis aggripé à ce que j’ai pu : l’épaulette du Président ! » Et c’est là que je l’ai entraîné dans ma chute. » Si ça n’avait tenu qu’à lui, il n’aurait donc même pas touché notre mini-président ! La suite, vous la connaissez : on envoie Hermann en jugement pour faire un exemple, les médias couchés ont saisi l’occasion pour effrayer les broute-paille et donner à Tsarkozy une stature de JFK… Et pour ceux qui doutent de la sincérité d’Hermann : tout le monde sait que les bains de foule que s’autorise notre lider minimo n’ont rien de spontané et que les caméras ne montrent jamais les flics de tout acabit qui entourent les militants UMP venus faire la claque ; vous croyez que quelqu’un qui aurait vraiment eu l’intention d’agresser Sarkozy aurait réussi à tromper, même momentanément, la vigilance de cet appareil de répression ? Aucun agresseur n’aurait été assez stupide pour se lancer là-dedans sans même être armé ! Pas besoin d’avoir une chaire de psychologie criminelle pour comprendre ça…

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Ah, une dernière chose : ce numéro estival de CQFD propose aussi un supplément de 32 pages avec des B.D. de Rémy Cattelain, Lindingre (encore lui ?), L.L.de Mars, Camille, Guerse et Pichelin, Rémi, Baudouin, Nono Kadaver et une nouvelle d’Abdel Hafed Benotman ; c’est pas dur, j’ai eu l’impression de lire le fils caché de Fluide Glacial et de feu Zélium en mieux !   

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Cliquez pour agrandir - ça n'a rien à voir mais je ne savais pas quoi mettre d'autre.

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Libération n°9431 (8/09/2011) : La « une » de Libé a été remarquée par son titre « Quand les lobbys font la loi », la mouture finale du plan de rigueur comme preuve à l’appui. Il faut dire, aussi, quelle vaste blague, ce plan de rigueur… Blague pas drôle, hélas ! Par-devant, les riches ont joué leur numéro de « nous sommes prêts à payer pour limiter les effets de la crise » mais par-derrière, ils ont magouillé pour garder leurs privilèges, et au final, ce sont encore les mêmes qui vont aller se faire mettre. La taxation des plus-values immobilières ? Vidée de son sens par la grâce de Jean Perrin, patron de l’UNPI (Union nationale de la propriété immobilière) qui avoue avoir « fait un mail à tous les députés avec des exemples concrets à l’appui montrant que pour des transactions moyennes, la taxe serait de 30 000 à 50 000 euros ». Et alors ? Quand bien même ces chiffres seraient vrais et n’auraient pas été bidouillés par les margoulins de l’UNPI pour protéger leur pactole, vous n’allez pas me dire que c’est beaucoup pour des gens qui peuvent se permettre de vendre leur maison ? Je ne pense pas que cela concerne le pékin moyen qui ne verra jamais la fin du crédit qu’il a pris pour acheter son pavillon de banlieue… En tout cas, le résultat du mail anxiogène de Jean-Picsou Perrin est là : « le nouveau texte permet donc une exonération totale des plus-values au bout de trente ans ». Plus fort : Perrin n’est même pas satisfait et déclare « Avec Sarkozy, il faut être mort pour être heureux ». Manifestement, pour Perrin, l’argent fait le bonheur, au point de donner à notre demi-conducator la stature d’un dangereux gauchiste – faut l’faire ! Plus fort encore : un député UMP, Michel Piron, nie que lui et ses collègues aient subi des pressions (mon cul au bout de la rue !) et préfère dire que « les parlementaires de la majorité ont voulu mieux calibrer la mesure pour ne pas décourager l’investissement immobilier ». Ne pas décourager l’investissement, surtout pas ! Appuyez sur le nez d’un élu de droite, il vous sortira ça ! Et Michel-Tartuffe Piron de poursuivre : « …car on est dans un pays qui a besoin de logements ». Ah bon, l’investissement dans l’immobilier crée du logement ? Les SDF qui dorment au pied d’immeubles aux appartements vides seront ravis de l’apprendre !

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Autre mesure passée à la trappe, la taxation des parcs à thèmes, que le SNELAC (Syndicat national des espaces de loisirs, d’attractions et culturels) a combattu en arguant que « le secteur n’est pas un employeur comme les autres : parmi ses 24 000 salariés, on trouve bon nombre d’ex-chômeurs de longue durée, de jeunes sans qualifications et de seniors ». Super, tous ces laissés-pour-compte du capitalisme vont donc pouvoir garder leurs emplois de merde, payés une misère, à faire les zouaves sous des costumes grotesques en se faisant emmerder par des gosses pourris-gâtés, youpi ! Le SNELAC ajoute ensuite que « 70 % de la clientèle est familiale et populaire », encore un chiffre dont la véracité mériterait d’être examinée, puisque les gérants de parcs d’attractions ne vont pas dénigrer leur propre marchandise, et qui ne veut de toute façon pas dire que toutes les familles issues des classes populaires françaises vont claquer leur livret A au parc Astérix ou à Walygator. Quand bien même la taxe « renchérirait en moyenne de 4 euros l’entrée dans les parcs » comme l’ont martelé des parlementaires (pas seulement de droite !) qui ont combattu la mesure, je ne pense pas que cela serait une ponction gigantesque dans le budget des familles qui ont encore les moyens de se permettre de passer une journée au Futuroscope. En clair, les plus démunis, pour qui ces parcs sont déjà trop chers de toute façon, n’auraient pas été plus pénalisés qu’avant par cette mesure. « À la place des parcs à thème, conclut l’article de Libé, ce sont finalement les hôtels de luxe qui passeront à la caisse avec une légère surtaxe (2 %) des chambres au-delà de 200 euros. » 2 % sur des chambres hors de prix ! Les riches doivent trembler, c’est sûr ! C’est tellement gros qu’on peut parier dix contre un que le gouvernement savait que ces mesures ne passeraient pas, puisque les députés UMP ne voteront jamais des lois allant à l’encontre (même très légèrement !) des intérêts des notables qu’ils côtoient dans les cocktails mondains et qui constituent l’électorat traditionnel de la droite ; il y a aussi gros à parier que nos chers dirigeants ont quand même proposé ce plan pour donner l’impression à leur électorat populaire qu’ils étaient prêts à saigner les riches… Ils nous jouent un vaudeville dont le scénario est téléphoné, la mise en scène inexistante et les ficelles trop grosses ! Remboursez !

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Ouest France n°20388 (8/09/2011) : Trois faits marquants (d’après moi, évidemment) dans le quotidien du grand Ouest : premièrement, la première rame du tramway brestois est arrivée ; « sur un camion, elle a franchi le pont de l’Iroise hier avant de gagner le dépôt et d’être posée sur des rails ». Les Brestois ont donc enfin pu voir concrètement ce pourquoi les élus les font vivre, depuis déjà un bout de temps, dans un foutoir indescriptible qui n’a même pas eu le mérite de faire dégager les ignobles « fontaines » de la rue de Siam – j’espérais que ces horreurs seraient supprimées pour laisser de la place au réseau, je déchante ! Puisqu’on parle de choses moches, il faut reconnaître que cette rame n’en est pas une, ce qui nous change un peu, tant les Brestois sont habitués à ce qu’on leur foute des insultes à l’esthétique sous les yeux : la fac Segalen, le multiplexe Liberté, le Quartz, la mairie, Bernadette Malgorn… Non, là, rien à dire pour l’esthétique, comme les curieux ont pu le constater : « La Ville de Brest le voulait comme cela son tram. Un design au charme discret. Sans fard. À l’image des habitants, futurs usagers. (…) Sandrine, conductrice de bus, (…) pense que le tram s’harmonise bien avec le paysage et aves les habitants. « Il renvoie une image simple et agréable, rien de superficiel. » La journaliste, Sophie Maréchal, va même jusqu’à écrire que la rame a défilé « comme une miss sur un podium ». Décidément, depuis que Miss France est une brestoise, ça monte à la tête de mes concitoyens. En tout cas, j’espère que vous serez aussi enthousiastes, Messins, quand vous verrez arriver le Mettis…

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Deuxièmement, les frères Morvan, dont vous connaissez peut-être la chanson « Joli coucou » chanteront dimanche sur le pont habité de Landerneau (tiens, il faudra peut-être que je vous parle de ce pont un de ces jours) dans le cadre d’un fest-deiz (fête de jour). On a beau jeu de louer la longévité des Rolling Stones, mais Yvon et Henri Morvan, respectivement âgés de 76 et de 79 ans, pratiquent le kan ha diskan (qui, il est vrai, demande moins d’énergie que le rock’n’roll) sur scène depuis 53 ans… Qui dit mieux ? La performance est d’autant plus respectable que ce sont d’anciens agriculteurs qui n’ont jamais eu le loisir d’apprendre la musique, comme l’explique Henri : « On ne connaît pas les notes de musique, chanter pour nous, c’est comme aller travailler dans les champs, c’est naturel ». Vous vous en doutez, ces deux pépères qui ne paient pas de mine avec leurs chemises à carreaux et leurs gapettes à la Prévert sont les premiers étonnés par leur notoriété ; « On nous demande même des autographes », sourit Yvon »… Nolwenn Leroy peut aller se rhabiller !

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Troisièmement, ceux d’entre vous qui sont allés en août dernier au château de Malbrouck pour assister au festival « Les inattendus » se souviennent probablement de l’artiste qui s’était improvisé « monsieur Loyal » de cet événementiel à la gloire des arts du cirque, le fantasque Calixte de Nigremont. Ce grand fantaisiste bénéficie aussi d’une certaine notoriété dans le grand ouest en tant que maître de cérémonie des Accroche-cœurs, festival des arts de la rue d’Angers, dont l’édition 2011 a débuté hier ; la veille, donc, Ouest-France, nous avait annoncé une des festivités, fruit de l’imagination fertile de maître Calixte, à savoir une « Tolstoïade » : « Il s’agit ni plus ni moins de lire en continu les 1700 pages de Guerre et Paix, de l’écrivain russe Tolstoï (…) soit quarante-six heures de lecture non-stop, au rythme approximatif de 15 minutes pour 10 pages. » Rien que ça ! Et ce n’est pas tout : « Les 180 créneaux de lecture sont pratiquement tous réservés par des lecteurs angevins appuyés par quelques comédiens. Calixte, qui a plus d’un tour dans sa chapka, jouera « les roues de secours », en cas de défections de dernière minute. Non seulement cette « Tolstoïade » sera retransmise par haut-parleur tout au long des marches qui montent vers la cathédrale angevine, mais il sera aussi possible de la suivre par webcam. » Ah, ce Calixte ! C’est à cause de gens comme lui qu’on dit que l’aristocratie française n’est plus ce qu’elle a été, et on l’en remercie ! Ah, une dernière chose : « Les deux télés d’État russes vont même dépêcher des équipes pour diffuser des reportages en direct ». Houlà ! Un bon conseil, surveillez vos verres avant de boire !   

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Siné mensuel n°1 (septembre 2011) : Geluck nous avait pourtant prévenus : Siné ne lâchera jamais la garde ! Et voilà, c’est reparti ! Seize mois après la fin de Siné hebdo, le grand’ père indigne du dessin d’humour nous revient dans les kiosques avec Siné mensuel. Après le « journal mal élevé », voici « le journal qui fait mal et ça fait du bien ». » But avoué : faire perdre la droite aux prochaines élections. Aux commandes, madame Siné (directrice de la publication) et Emmanuelle Veil (« ex » de Charlie hebdo et rédactrice en chef), de quoi faire taire ceux qui invoquent la misogynie supposée de Siné pour le dénigrer, d’autant plus que ce dernier écrit dans son incontournable « zone » ces mots qui ne viendraient jamais à l’esprit d’un vrai macho : « L’équipe rédactionnelle, et ce n’est pas la moindre de ses qualités, est, majoritairement, composée de nanas qui vont, enfin, pouvoir sortir leurs mains de fer de leurs habituels gants de velours pour fustiger cette société aux relents trop souvent phallocrates. » Mais même sans ça, il n’en serait pas moins incontestable que la « zone » de ce numéro un est un des plus beaux textes que j’ai lus depuis longtemps ; personne n’avait encore réussi à trouver les mots qu’il fallait pour me donner à ce point envie de vivre, de rigoler, de me battre… Siné est plus jeune que beaucoup de mes contemporains dont il pourrait être le grand’ père !

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Siné mensuel fait encore plus la part belle au dessin que ne le faisait Siné hebdo puisque Jiho, Lindingre (encore ?), Berth, Mix & Remix, Willem, Diego Aranega, Carali et Faujour, reconnus comme des chroniqueurs à part entière, voire des stars, ont chacun droit à une pleine page pour nous faire montre de toute l’étendue de leur talent ; Carali a même saisi l’occasion pour nous expliquer qu’il a quitté le Liban après avoir subi un interrogatoire particulièrement intimidant de la part d’un officier militaire à cause d’un dessin de son cru, quelque peu désobligeant envers le président libanais de l’époque. « Je suis père de famille, je ne suis pas un héros », se justifie-t-il. Mais Carali, t’as pas à te justifier, tu as fait ce que (presque) tout le monde aurait fait ! Un pays comme ça, personne ne te reprochera d’en être parti ! Aux côtés de ces trublions graphiques, on trouve même Zep, le dessinateur de Titeuf, qu’on n’attendait pas du tout dans ce genre d’exercice ! Comme quoi, le succès ne lui est pas monté à la tête au point de chasser toute remise en question de son esprit, ce qui est tout à son honneur. Les pages de texte ? D’abord, vous avez une interview de Louis Joinet, ancien haut magistrat qui nous relate ses combats pour les droits de l’Homme. Ensuite, trois pages d’actualité sociétale avec notamment un article de Laure Noualhat destiné à clouer le bec aux pro-nucléaire et les témoignages de trois servantes sur la difficulté qu’elles éprouvent à défendre leurs droits, dont un d’une femme de ménage d’un grand hôtel de la place des Vosges (sic.) qui confirme ce que j’avais soupçonné, à savoir que si Nafissatou Diallo avait déposé sa plainte dans un commissariat français, sa plainte aurait eu 95 % de chances de ne pas aboutir : « Le dos tourné, baissée pour passer la serpillère, elle ne voit pas sortir d’une des cabines un homme nu qui la saisit par-derrière. Cet homme, c’est le directeur de l’hôtel qui lui dit, tout en essayant de lui faire toucher son sexe, qu’il la paiera bien, qu’elle aura une prime. L’employée parvient à le repousser et s’échappe. Puis elle se tait. Mais en se confiant à deux collègues, elle trouve le courage de porter plainte. « Au commissariat, quand il a fallu que je raconte, il y a vait quatre agents autour de moi, je me suis sentie mal. Tout juste si celui qui prenait ma déposition ne la contestait pas au fur et à mesure. » Résultat : aucune trace de sa plainte. » Et dire que certains ont pensé que j’exagérais, avec ma petite B.D. commise en pleine affaire Strauss-Kahn…   

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 Siné mensuel publie aussi un document qui prouve que la société Bull a bel et bien fait de l’espionnage pour le compte de Kadhafi. Viennent ensuite deux pages d’actualité internationale avec notamment des nouvelles des militants italiens anti-TGV (ils ne faiblissent pas, ouf !), puis deux pages culturelles avec, entre autres, Dédé-la-science (André Langaney, quoi !) qui nous parle d’art contemporain et Jean-Jacques Rue qui démontre que le cinéma 3D est une arnaque, puis quatre fiches-conseil où Noël Godin nous livre sa recette de la tarte à entarter et où Gérard Filoche nous explique comment obtenir une augmentation de salaire, les chroniques de Christophe Alévêque, d’Isabelle Alonso, de Stéphane Mazurier, de Delfeil de Ton, de Jackie Berroyer et de Rémi Malingrëy, un reportage sur le gâchis incommensurable que constitue la marée noire (déjà oubliée de beaucoup !) dans la réserve naturelle du Crau, dont le géant Total est en grande partie responsable, et enfin, Étienne Liebig et Geluck reprenant les rubriques arrêtés par la fin de Siné hebdo… Et je ne vous ai même pas tout dit ! Ce premier numéro de Siné mensuel est une merveille de bout en bout, ne laissez donc pas crever ce journal !

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Faire une revue de presse et ne parler ni du 11 septembre, ni du rugby ni des politiciens en pleines manœuvres électorales…faut l’faire, quand même ! Allez, kenavo !


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