Chronique du WE : Rentrée 2011, le programme

Publié le 10 septembre 2011 par Brokenbird @JournalDuGeek

La rentrée 2011 s’annonce chargée, presqu’autant que l’Eté qui l’a précédé (voir la petite saga « Souviens l’Eté dernier » vol.1, 2 et 3).


De nombreux changements s’annoncent et s’opèrent dans quasiment tous les secteurs qui nous passionnent. Je vous ai concocté un petit menu de rentrée, dont chaque point fera sans doute l’objet d’une chronique dédiée… Sortez les stylos, les cahiers !

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PHOTO : L’AVENEMENT HYBRIDE

Je ne vous parle pas souvent de photo. C’est peut-être parce que j’en parle tout le temps sur mon site, Lense (pub cachée, ne dites rien à Anh). Je vous parlerai donc de photo dans une prochaine chronique. Surtout que le secteur connait cette année un véritable bouleversement techno-économique : les hybrides.

Après des années de croissance pépère, la photo connaît depuis 2010 ses premiers ralentissements nets, surtout dans les compacts : la bataille des prix et la concurrence croissante des smartphones rongent littéralement le marché en terme de volume et de valeur. Je donne encore 3, 4 ans maximum aux compacts avant que le smartphone ne les enterre définitivement.

De l’autre côté du spectre, les Reflex ont également terminé leur âge d’or, après des années de croissance à deux chiffres. Les places sont maintenant figées : Canon et Nikon en tête, Sony loin derrière. Mais ce dernier ne s’en alarme pas, puisqu’il a enfin trouvé LA faille pour attaquer ce marché si rentable : les hybrides.

On les appelle EVIL (Electronic Viewfinder Interchangeable Lens), COI (Compact à Objectifs Interchangeables) ou plus générablement hybrides : ces appareils, en retirant le mécanisme de miroir et la visée optique des reflex, deviennent bien plus compacts tout en gardant le capteur, l’électronique et la qualité d’image de leurs aînés.

Panasonic et Olympus se sont lancés en premier sur ce nouveau segment avec leur format Micro 4/3, bientôt rejoints par Sony avec sa gamme NEX qui a remporté bien des suffrages. Lors des dernières conférences de pré-rentrée, Canon et Nikon ont bien appuyé le fait que ce marché ne représente pas grand chose en France : 6%, tout au plus. Ces annonces vont dans le sens de la politique générale des deux géants : pourquoi se lancer dans un segment destiné à concurrencer les reflex entrée de gamme, quand les gros vendeurs de reflex entrée de gamme, c’est nous ?

Problème, ce segment miniscule sur les marché occidentaux à littéralement explosé en Asie : Taiwan, Hong Kong et le Japon raffolent de ces nouveaux appareils, si bien qu’ils avoisinent les 40% de parts de marché ! Un papier de Reuters largement repris a d’ailleurs mis le feu aux poudres : fustigeant l’attitude attentiste de Canon et Nikon qui viennent de voir leurs parts de marché au Japon chuter de 35% (!), il prévoit un possible « putsch » de Sony avec ses NEX.

Du coup, tous les yeux sont rivés cette rentrée sur Nikon. C’est un secret de polichinelle, la marque Jaune s’apprête à annoncer son propre Hybride le 21 Septembre. Ce dernier, prêt depuis longtemps mais régulièrement retardé, entretien le doute.
Car Nikon compte miser sur une nouvelle monture, avec un capteur plus petit que celui des Micro 4/3 : environ 2,7 fois plus petit qu’un capteur 35mm classique, quand le Micro 4/3 est deux fois plus petit et le format APS-C utilisé par Sony monte à un coefficient de 1,5.

Ces derniers mois ont montré que l’équation Sony était la bonne : en offrant un capteur plus grand dans des boitiers encore plus petit, les NEX offraient un discours techno-marketing imparable face aux Micro 4/3. Ces derniers avaient cependant pour eux une meilleure gamme optique, plus compacte surtout, quand celle des NEX reste imposante.

Le pari de Nikon, c’est d’attaque les Micro 4/3 avec un appareil encore plus compact doté d’optiques encore plus compactes. Sur le papier, ce dernier fait sens. Mais il résulte surtout de la volonté de Nikon de ne pas concurrencer ses propres reflex. C’est à mon avis une erreur.

Car entre temps, Panasonic a annoncé ses optiques X , extrêmement compactes elles-même. Que restera-t-il à l’hybride Nikon, que l’on annonce en plus à un tarif d’au moins 800 euros en kit ? Réponse le 21 Septembre.

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ET APPLE, ALORS ?

On le sait, Apple, fait toujours parler, que la firme de Cuppertino soit au centre du débat ou absente. Si la fin de l’été s’est retrouvée rythmée par le départ de Steve Jobs, Apple a également fait le show lors de l’IFA où une nouvelle injonction de justice a empêché Samsung de montrer (pleinement) sa nouvelle tablette Galaxy 7.7.

Ces procès incessants qui agacent beaucoup de gens et en effayent d’autres (pensez aux possibles jurisprudences qui paralyseraient totalement l’industrie, je vous en reparlerai).

Au milieu de ce bouillon un peu amer, on en viendrait presque à oublier l’actualité présumée de la Pomme. Avec une rentrée qui s’annonce sous une pression absolument dantesque. Nous assisterons en effet aux premières annonces à court et long terme d’Apple en régime « Tim Cook » (officiellement). Chaque mot et signe se retrouvera évidemment sur-interprété par les analystes et médias, sans oublier les produits.

Car pour maintenir la confiance des clients comme des actionnaires, Apple à intérêt à envoyer du lourd d’ici la fin de l’année…

L’iPhone 5 se pose comme une évidence et ce dernier établira sans doute les tendances de l’année à venir. Mais Apple doit également surprendre. Un nouvel iPhone (et quelques iPods) ne se posent qu’en minimum syndical. Les gens auront besoin d’être surpris, émerveillés. Quelles sont les armes d’Apple ?

Bien qu’il ai déjà été annoncé, le Cloud d’Apple pourrait révéler de nouveaux atouts pour son lancement, surtout aux vues des nouvelles offres (on en reparle plus bas). Mais il faudra surtout qu’Apple se lance sur un nouveau marché. Pour créer une nouvelle source de croissance, quand le marché des smartphones est appelé à se saturer plus vite que prévu et que celui des PC est amené à baisser tôt ou tard.
La télévision, c’est ce marché dont tout le monde parle. Il semble idéal pour Apple, tant la télé « connectée » et « intelligente » n’a pas réussi à trouver son public. Une télé sous iOS avec une ergonomie et une télécommande à la sauce Cuppertino pourrait bien s’accaparer de grosses parts de marché dans le haut de gamme (à partr de 1500 euros).
Réponses on l’espère fin Septembre, pour la traditionnelle Keynote de rentrée, normalement consacrée aux simples iPods…

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RIM EST-IL LE PROCHAIN NOKIA ?

On se rappelle encore de ce fameux spot de pub très agressif et confiant : une mûre transperce une pomme. Oui, c’est certain, RIM ne va pas se contenter de résister à Apple : ses Blackberry vont détruire l’iPhone. Nous étions en Février 2009.

Et les premiers mois ont entretenu l’illusion. RIM et Apple trustaient les parts de marché des smartphones. Mais le Canadien a fait des erreurs, avant de se faire déborder par l’américain :

- En elle-même, la déferlante Apple est assez inévitable. Alors que Jobs visait « humblement » les 1% de parts de marché lors de l’annonce de l’iPhone début 2007, les choses ont bien changé et l’iPhone s’apprête à devenir le téléphone le plus vendu au monde.

- RIM n’a pas su évoluer. Largement accroché à un design qui date maintenant du Bold (Septembre… 2008), le Canadien n’a jamais su intégrer le tactile dans son ADN, le Storm étant un échec. Hors, ce que le public veut aujourd’hui, c’est du tactile. Les Blackberry semblent largués dans leur conception.

- RIM s’est trop accroché au marché professionnel, il est vrai très juteux, ce qui le sauvait de son relatif échec sur le marché grand public. Mais ce marché est désormais largement concurrencé par Apple… Et Google.

- Car si le Canadien se posait en rival d’un Américain, il n’a pas vu arriver le second. La crise que traverse RIM est autant dûe à son incapacité à contrer Apple qu’à empêcher la foudroyante ascension d’Android.

Résultat, RIM se retrouve dans la même position que Nokia : un leader incontesté dans son domaine qui se retrouve largué en très peu de temps. Si le marché du smartphone n’acceptera que deux, voire trois acteurs majeurs, il y a très peu de chances que RIM en fasse partie. Le troisième larron, Microsoft n’a pas dit son dernier mot et est connu pour mettre les moyens et le temps pour arriver à ses fins…
Cela sent fortement le rachat ou une « alliance » exclusive pour RIM et ce, dès 2012.

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LA GUERRE DES NUAGES

Dernier gros chantier de cette rentrée 2011, le « Cloud », ce fameux nuage appelé à centraliser, stocker et gérer toutes nos données. J’en suis personnellement un fan et une solution comme Dropbox à littéralement changé ma façon de travailler, partager et ses stocker mes données. Et ce dernier, récemment valorisé à 6 milliards de dollars, voit se profiler des concurrents :

- Amazon et son Cloud Drive, plus orienté musique
- Google et Music, concurrent direct de Cloud Drive
- Apple et iCloud, visant une gestion totale de vos données
- Adobe et Carousel, qui tente de réinventer Loghtroom en version connectée

Si chacune de ces quelques solutions offre un focus et des avantages, un inconvénient majeur en ressort : aucune n’est totale. Dropbox ne permet par de gérer et jouir de ses médias, Apple est (surprise) fermé, Amazon et Google orientés musique, Adobe limité dans sa gestion de formats d’image etc…
Et problème numéro 2, ces solutions sont payantes – ou vont le devenir. Vous imaginez-vous gérer vos données à travers divers serveurs et abonnements ? Personnellement, je préfère encore rester en local avec un disque dur externe…

Le marché du Cloud étant encore jeune, il est normal que l’offre soit « atomique » : un grand nombre d’offres différentes. Mais je pense que l’évolution naturelle de ce marché, celle des fusions et de la réduction du nombre d’offres, va arriver plus rapidement que prévu.

Car le Cloud, s’il prend le poids qu’on lui promet auprès des utilisateurs, sera un marché très stable, un peu comme celui des banques. On dit souvent que les gens ne changent pas souvent de banque et restent à celle à laquelle leur parent les ont inscrit pour leurs 18 ans.

Ce sera pareil pour le Cloud. Une fois que nous auront migré toutes nos données, activé tous nos partages, ajouté tous nos contacts, pris nos habitudes, pris nos abonnements annuels, il sera « lourd » de changer de crèmerie. Oh bien sûr les plus « power users » d’entre nous n’hésiteront pas à le faire, mais le gros des utilisateurs risque de rester sur son premier choix, par simple refus de recommencer un processus long.

Il convient donc aux acteurs actuels du Cloud d’offrir « L’Offre », cette fameuse alchimie qui fera venir les clients et les établira au plus vite. Un peu comme Facebook ou Free à leur époque et sur leur secteur, il faudra trouver le timing et l’offre.
J’attends impatiemment ce jour (en fan du Cloud que je suis) et pense qu’à ce jour, Dropbox et Google (avec l’ensemble de ses solutions, de Music à Picasa en passant par Docs) mènent le peloton. Le premier qui offrira une solution universel (prise en charge de tous les fichiers, édition et lecture de ces derniers et tarif attractif) emportera le morceau pour la première vie du Cloud. Des annonces majeures se feront certainement d’ici la fin de l’année. Le ciel sera en tout cas chargé.

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« Les Chroniques du Week End sont des réflexions de Lâm Hua sur la culture et l’industrie geek. Elles engagent les opinions de leur auteur et pas nécessairement celles de l’ensemble de la rédaction du JDG.

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