Le chaos urbain ou l’indécente contemplation de nos vies minuscules – entre aigreurs névrotiques et troubles somatiques – intiment à certains courants musicaux d’arracher à la sécheresse des rapports humains de volatiles bribes d’insouciance ouatées. Inlassablement, l’abstract hip-hop a ainsi résonné dans le creux de mes oreilles, telle la figuration immédiate du monde selon un registre mutique, indolore : l’accident se fait spectacle, la douleur devient parodique, la colère, fascinante. Collatone, nom de scène derrière lequel l’introspectif Jay trouve refuge, ne bouleverse en rien cette assertion, voire même la magnifie d’un éclat rythmique à la patine aussi oldschool que la production révèle une électronique sophistiquée, raffinée. Le LP Recovery Suite, dont voici deux extraits, n’est voué par son géniteur qu’à être une sorte d’ébauche. Selon lui, « Recovery Suite sera limité aux cent copies que j’ai distribuées (plus toutes les copies numériques que j’ai diffusées). De cette manière, l’album se veut plus comme un travail personnel que comme quelque chose que je veux sortir comme un produit à part entière… Un EP en préparation présentera certains de ces morceaux, mais pas de la même façon. Quelques labels veulent le sortir mais je n’ai pas encore pris de décision définitive…. » A noter que le collage faisant office de pochette est l’œuvre de Sophie McKinnon, quand bien même la vidéo illustrant Not So Well Adjusted est le fait d’une Ela Orleans (lire) désormais citoyenne de Plymouth… tout comme Jay. Ça tombe bien.
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