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Obama: encore un « plan de relance »

Publié le 10 septembre 2011 par Copeau @Contrepoints

Dans un discours prononcé devant le congrès jeudi soir, Barack Obama a défendu un nouveau « plan de relance », d’un montant de 447 milliards de dollars . Que faut-il en penser?

Par David Descôteaux, depuis Montréal, Québec

Obama: encore un « plan de relance »

Jeudi soir, dans son discours devant le Congrès, Barack Obama a défendu son nouveau "plan de relance"

Obama peut-il sauver l’économie américaine? Obama a prononcé un discours il y a deux jours dans lequel il a proposé un nouveau « plan de relance ». Coût : 447 milliards $. Au menu : aide aux chômeurs, diminution des charges pour les entreprises, et dépenses publiques pour les routes, écoles, etc.

Ce plan va-t-il fonctionner? Ou plutôt, une meilleure question : quelqu’un se rappelle ce que le dernier « plan de relance » a accompli? Celui de 787 milliards $, lancé en 2009?

Le Congressional Budget Office (CBO) a fait cet exercice il y a quelques jours. Jeff Reeves, journaliste financier, en fait le résumé sur le site InvestorPlace. En un mot : décourageant.

D’abord, l’argent est déjà tout dépensé. Combien d’emploi a-t-on créé? Difficile à dire, concède le CBO. En tout, de 1,4 à 4 millions d’emplois « équivalents temps plein », selon lui. Mais plusieurs de ces emplois auraient été créés de toute manière (même sans plan de relance), note le CBO. En même temps, l’organisme rappelle que son estimation ne tient pas compte des emplois qui ont pu être créés indirectement.

Malgré ces bémols, on peut tenter d’estimer combien chaque emploi a coûté aux contribuables américains. C’est ce qu’a fait Jeff Reeves. Si on prend le coût du plan de relance (787 milliards $), et qu’on le divise par les 1,4 à 4 millions d’emplois « équivalents temps plein » créés, on arrive à un coût par emploi… de 196 750 $ à 562 000 $!

Qu’en est-il des baisses d’impôts consenties aux riches et aux entreprises? Et des crédits d’impôt (de 8000 $) offerts aux nouveaux acheteurs de maisons? Ces mesures ont eu les plus faibles effets sur l’emploi. Du moins si on accepte les calculs du CBO, notamment quant aux « effets multiplicateurs » des divers types de dépenses. Du gaspillage pur et simple, souligne Reeves.

Retour à la case départ

Au moins, des ponts ont été construits, et des routes réparées. Ce qui, dans la plupart des cas, est une bonne chose en soi. Et cela n’apparaît pas nécessairement dans les calculs du CBO.

Aussi, le plan de relance a fait croître — temporairement — le PIB. (Entre 0,8 et 2,5 % de croissance). Mais gardons en tête que le PIB est une mesure fourre-tout. Le gouvernement pourrait payer des milliers de gens pour creuser un trou dans le désert et le remplir avec une petite cuillère, et le PIB monterait. L’économie ne serait pas en meilleure posture pour autant. Trop souvent, sitôt que le « stimulus » s’estompe, l’économie retombe dans les limbes.

La croissance du PIB américain, qui végète aujourd’hui autour de 1 %, en fait foi. Tout comme le taux de chômage, toujours au-dessus des 9 %. Et surtout, les 45 millions d’Américains qui dépendent de bons alimentaires pour se nourrir — six millions de plus qu’en 2009.

Le problème avec ce plan de relance, et avec celui que propose en ce moment Obama, est simple. Et le CBO l’a bien noté : les consommateurs et les entreprises ont peur. Ils craignent le futur, et préfèrent épargner et payer leurs dettes. Même si l’État les incite à dépenser. Vu la montagne de dettes accumulées par les consommateurs américains depuis 20 ans, cette dynamique risque de prévaloir longtemps.

Obama peut faire les plus beaux discours, ses « plans de relance » n’y changeront malheureusement pas grand-chose.

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