A las cinco de la tarde …
L'exorciste vs l'apprenti-sorcier
Il était environ 10 heures. J'abattais mon travail tout en tuant le temps en chattant sur internet. Subitement, l'un de mes interlocuteurs m'a demandé – tu as vu pour les avions ?
- Quels avions ?
- allume la télévision.
Ce jour-là, hormis le fait d'être projeté émotionnellement dans un film hollywoodien, j'ai compris cette phrase : "l'Histoire est tragique".
Que veut dire cette phrase ? Toute construction sociale est un rempart, imparfait, contre l'insécurité, la ruine et la guerre. Ces trois soeurs rôdent, avec leur cortège de sang et de pleurs, derrière les murailles de nos cités sans mémoire – nous pensons que les spectres ont été exorcisés mais à la première brèche, le Tragique pointe son nez, puis met un pied dans nos foyers.
L'homme ne se suicide pas à 7 ans – l'âge de raison – parce que Dieu lui a donné cette magnifique capacité d'oubli. Comment être Allemand après la Shoah ? Américain après Hiroshima ? Français après la Terreur ? Dès qu'on donne à l'homme quelques miettes de prospérité, il se prend à rêver d'un avenir en ligne droite, toujours lumineux et sans risque. Et si cela dure plus de 10 ans, il considère qu'il est définitivement sorti d'affaire.
Si vis pacem…
Or, le monde n'est pas synécure mais insécure. Nos sociétés modernes et démocratiques ne survivront que si elles sont fortes : fortes de leurs idéaux contre les maux intérieurs qui les rongent et qui veulent les radicaliser ; fortes contre les ennemis extérieurs qui veulent nous abattre. L'histoire est hélas tragique, et malheureusement, le "test de résistance" revient invariablement.
Tantôt, l'homme le perd – et Rome s'effondre, entraînant avec elle la civilisation méditerranéenne. Tantôt l'homme le gagne – et l'Empire américain reste seul victorieux face au nazisme et au communisme.