Poursuivons notre tour d’horizon des divisions de la NFL avec celle où réside la version NFL de l’empire du mal, soit l’AFC Est. Des duels intéressants sont à prévoir alors que les Bills, Dolphins, Jets et Patriots livreront bataille aux représentants de l’AFC Ouest et de la NFC Est.
Bills de Buffalo :
Avis de recherche : Bisons des prairies en perdition recherchent Grand Boubou pour les sortir de la dèche dans laquelle ils s’enfoncent depuis 10 ans.
En tout cas, le sauveur n’est certainement pas à la position de quart-arrière. Diplômé d’Harvard, on soupçonne Ryan Fitzpatrick d’être capable d’épeler son nom et conséquemment d’être plus intelligent que le footballeur moyen. Mais voilà, garrocher une peau de cochon brune requiert autant le développement des gros bras que du cerveau. Donc, même si Fitzpatrick est vif d’esprit, il ne sera toujours qu’une solution temporaire aux commandes d’une attaque de la NFL. Néanmoins, il a vécu sa revanche des nerds l’an passé avec une campagne fort convenable. Il revient donc cette année comme Game Manager potable d’une formation sans grandes attentes. Ses substituts sont l’ex-Dolphin Tyler Thigpen et l’ancien wildcat dude des Jets Brad Smith. Pas du gros calibre.
Fitzpatrick a vécu l’émergence du jeune WR Stevie « why so serious » Johnson la saison dernière. Receveur coloré, réussira-t-il à braquer les projecteurs sur Buffalo-la-fade comme Chad Johnson (c’était Johnson à l’époque) l’a fait sur Cincinnati? Il lui faudra d’abord prouver qu’il n’est pas un feu de paille, car Buffalo a tout misé sur lui en échangeant Lee Evans aux Ravens. Nous sommes curieux de voir l’impact qu’aura Brad Smith dans la formation, lui qui devrait retourner les bottés, être impliqué dans quelques gadgets plays et, alternativement, jouer à sa position désignée de WR.
Au sol, Fred Jackson conserve son poste de RB #1 par défaut, CJ Spiller n’en ayant pas suffisamment montré durant le camp. On aime bien Jackson dont l’apport offensif est correct, tant au sol que pour attraper les petites passes dans le flanc, mais tôt ou tard, les Bills lui préféreront Spiller ne serais-ce pour ne pas que celui-ci devienne un autre retentissant échec à ajouter à la collection peu reluisante des Bills au repêchage. Peu importe le porteur, il devra travailler derrière une ligne offensive poreuse qui limite grandement les chances de succès des bisons.
Beaucoup d’efforts ont été consentis pour améliorer une défensive classée au dernier rang contre la course en 2010. Un trait fut tiré sur la désastreuse époque d’Aaron Maybin et le personnage central de la défensive est maintenant le premier choix Marcell Dareus (DE), une bête qui fait passer Ndamukung Suh pour un enfant d’école! Chez les secondeurs Nick Barnett s’amène en provenance des champions du Super Bowl là où il a connu des bonnes années. Il fut toutefois à l’écart du jeu pour la majorité de 2010 en raison d’une blessure. Malheureusement, son arrivée n’est pas un gain net, car elle sert plutôt à combler le départ du populaire Paul Posluszny. A ses côtés, le vétéran Shawne Merriman tentera de prouver qu’il reste du jus dans ses seringues tandis que la tertiaire espère un retour en force du safety Jairus Byrd.
La prédiction : 6-10, 3e de la division
Dolphins de Miami :
On dit du dauphin qu’il est doté d’une grande intelligence, peut être même supérieure à celle de l’humain. Hum…. Peut-on leur demander de diriger leurs homonymes d’abord? Difficile en effet de voir le génie dans la manière dont Miami à géré son personnel d’entraîneurs durant la saison morte. Après une poursuite très publique, mais infructueuse de John Harbaugh (ainsi que de Bill Cowher et Jon Gruden selon les rumeurs), les Fins ont reconfirmé Tony Sparano dans ses fonctions. Même si la direction lui a octroyé un nouveau pacte, on ne connaît pas beaucoup de meilleures façons de saper l’autorité d’un coach.
Même indécision au chapitre du quart-arrière où Chad Henne conserve son poste par défaut. Après une saison 2010 sur le neutre, le QB n’a plus le droit à l’erreur et doit rapidement démontrer des signes encourageants s’il veut rester dans le sud de la Floride. Au moins, le remplacement du coordonateur offensif Dan Henning apportera un vent de fraîcheur. On verra si son remplaçant, Brian Daboll (qui lui non plus n’était pas le premier choix de l’organisation) réussira à trouver le plan de match pour faire débloquer Henne.
A sa deuxième saison à Miami et sortant d’un lock-out mouvementé qui l’a vu courageusement admettre des troubles de personnalité tout en visitant l’hôpital suite aux coups de couteaux assénés par sa femme, Brandon Marshall est celui sur lequel reposera le jeu aérien du Fish. Si c’était un film de Disney, Marshall réglerait ses problèmes et reviendrait en force. Malheureusement, dans la vraie vie, même avec de la bonne foi et de l’empathie, le WR est un coéquipier difficile à endurer. Davone Bess, Brian Hartline et le TE Anthony Fasano complètent un arsenal fort respectable, mais à la remorque d’un quart déficient.
Gros changements au sol également alors que les artisans principaux de l’offensive WildCat, Ronnie Brown et Ricky Williams évolueront désormais sous d’autres cieux. Le choix de repêchage Daniel Thomas sera dorénavant celui qui foncera en ligne droite dans le tas alors que Reggie Bush tentera de relancer sa carrière avec de longs jeux sur les ailes. Le Heisman déchu réalisera cependant rapidement que passer de Drew Brees à Chad Henne est comme passer d’une sœur Kardashian à une sœur Dion! Les venues du centre Mike Pouncey via le repêchage et du RT Marc Colombo en provenance de Dallas devraient aider l’excellent LT Jake Long à rétablir une dose de respectabilité sur la ligne offensive.
Peu de changements en défensive, ce qui est correct, car, si elle n’est pas dominante, cette unité se tire bien d’affaires. Cameron Wake et Karlos Dansby mènent le groupe de secondeurs tandis que Vontae Davis est une valeur sûre sur la tertiaire. Cependant, même si elle sera efficace, nous doutons fortement que cette défensive sera suffisamment bonne pour compenser les ratées offensives.
La prédiction : 6-10 aussi, mais le dernier rang de la division pour eux.
Jets de New York :
Formant une équipe capable de laisser son empreinte sur la saison, la formation de Rex Ryan voudra mettre la AFC Est au pas. Pour y parvenir, il faudra mettre les 2 pieds sur l’accélérateur dès le début afin de commencer l’année du bon pied, puis avoir le pied marin pour contrer les Dolphins, le pied sûr pour écarter les Pats et les pieds de céleri de Buffalo évidemment sans souffrir de pied d’athlète en cours d’année. Les Jets prévoient s’en remettre au jeu de pieds de Shonn Greene et aux pieds agiles du CB Darelle Revis et aux pieds pesants d’une ligne défensive revampée pour atteindre le Super Bowl et ainsi avoir Gotham à leurs pieds! Méchant beau fantasme ça!
Si les divertissants coups de gueule de Rex Ryan ont permis d’alléger la pression sur le QB Mark Sanchez à ses 2 premières saisons, le playboy sur Manhattan devra hausser son jeu d’un cran pour mener les siens vers les hauts sommets qu’ils visent. Game Manager très ordinaire jusqu’à présent, on exigera de lui plus de constance et de panache.
Il dispose des armes offensives pour le faire. Santonio Holmes est le gars que vous voulez avoir pour réussir l’attrapée décisive dans les moments cruciaux. L’addition la plus intrigante est toutefois celle de Plaxico Burress ce qui nous amène à la question du jour : Si c’était Plaxico l’ancien détenu qui sonne à votre porte en vendant des couteaux pour se réhabiliter, sachant qu’il fut emprisonné pour s’être promené avec un fusil chargé, lui diriez-vous que c’est un cave? N’empêche qu’il est une cible de qualité sur le terrain. Le vétéran Derrick Mason et le TE Dustin Keller complètent le groupe de receveurs principaux.
Au sol, le personnel est le même, sauf que l’utilisation sera différente. LaDainian Tomlinson prenant de l’âge, c’est maintenant Shonn Greene qui aura le plus de responsabilités dans le champ-arrière. Celui-ci a déjà démontré des flashs de génie, il lui reste à prouver qu’il peut soutenir la cadence pendant 16 matchs. Il courra derrière une ligne offensive des plus solides, ancrée par le centre Nick Mangold et le LT De’Brickashaw Ferguson.
Défensivement, la faiblesse l’an dernier était l’inhabileté de mettre de la pression sur le QB, ce qui est plutôt surprenant compte tenu du CV de coach Ryan. Mais comme il l’a prouvé l’an dernier en séries face aux Pats, Ryan n’est pas enfermé dans un schéma défensif particulier et sait adapter son plan de match à chaque adversaire. Il a aussi prouvé qu’il peut « courir » le 40 verges en 8 secondes, ce qui est probablement mieux qu’Albert Haynesworth!!! La force de cette défense se situe toutefois dans la tertiaire qui compte sur l’exceptionnel Darelle Revis. Débarrassé de ses bobos, on le voit revenir à son niveau d’il y a 2 ans. Le cérébral Antonio Cromartie est de retour de l’autre côté tandis que Jim Leonhard, Brodney Pool et Eric Smith patrouillent le centre. Du solide. Au milieu du terrain, les linebackers Bart Scott ou David Harris réagissent mieux que quiconque au déplacement du ballon et ils sont de tous les plaqués. L’inquiétude provient de la ligne défensive qui a essuyé des départs importants et la verte recrue Muhammed Wilkerson en aura beaucoup sur son assiette. La pression sur le QB viendra vraisemblablement du OLB Calvin Pace.
Finalement, quiconque parle des J-E-T-S ne peut passer sous silence leur côté cocky, leur « swagger » qui fait maintenant partie intégrante de leur identité. On aime ou on déteste, mais les verts sont baveux, arrogants, dans votre face. Poussés en ce sens par des médias new yorkais qui en redemandent, ils ont choisi de vivre ou de périr par l’épée, et pour l’instant, ça fonctionne.
La prédiction : 12-4, premiers de la division et dans les clips médiatiques!
Patriots de la Nouvelle-Angleterre :
Nous aimons tellement ça haïr. Assez pour se créer des empires du mal dans toutes les sphères de la société, de l’axis of evil de George W. Bush, à la démonisation de l’empire Québécor en passant par les Yankees au base-ball. La version NFL de l’empire du mal : les Patriots et leur coach, Darth Vader Belicheat. Mais ne l’oublions pas, pour être un bon méchant, il faut savoir dominer largement la compétition, ce que les Pats réussissent assez bien chaque année.
En fait, tant que Tom Brady sera derrière le centre, la domination bostonienne se poursuivra. Doté d’une précision chirurgicale, Brady n’a commis que 4 interceptions l’an dernier, une campagne ou l’on s’inquiétait de son supposé manque de receveurs. Lorsqu’il entre dans sa zone de confort, Brady ne peut tout simplement pas être arrêté.
Chez les receveurs, l’acquisition qui a soulevé le plus les passions est celle du volubile Chad Ocho Cinco. Disant vouloir se fondre dans la culture d’entreprise locale, the Ocho a promis une plus grande discrétion. Dans son premier mois à Boston, il a donc publicisé la signature d’un très sérieux contrat prévoyant des compensations en cornets de crème glacée pour s’approprier son dossard # 85, lancé un concours pour trouver un partisan voulant l’héberger, fait un group hug aux journalistes et envoyé paître le commissaire en promettant de payer l’amende d’un adversaire (c’est interdit) qui la plaqué trop solidement dans un match pré-saison! Ah la discrétion, quel beau concept quand même!! Sur le terrain, s’il ne pourra pas répéter la production de ses meilleures saisons, il ramènera la menace du long jeu dans l’arsenal de Tom Brady. Avec le retour en forme de Wes Welker, l’émergence des 2 jeunes TE (Gronkowski et Hernandez) qui devraient continuer de s’améliorer et la présence bonus de Deon Branch pour les 6 matchs où il ne sera pas blessé, c’est nettement suffisant pour donner des maux de tête aux coordonateurs défensifs adverses.
Au sol, le cabinet d’avocats (Ben-Jarvis Green-Ellis) et mini-me (Danny Woodhead) continueront d’en faire juste assez pour forcer l’adversaire à respecter le jeu de course. Les recrues Shane Vareen et Stevan Ridley font aussi parti de ce comité. Nate Soldier s’est amené en renfort sur la ligne offensive au repêchage, mais les retours des vétérans Matt Light (LT) et Logan Mankins (LG) assurent de la stabilité. Parfois malmenée en pré-saison (surtout contre les Lions), cette ligne devrait quand même offrir suffisamment de temps à Tom Brady pour qu’il fasse des dommages.
Plusieurs gestes intéressants en défensives également, à commencer avec l’acquisition risquée du cancer des Redskins, Albert Haynesworth. Confiant de rallumer le feu qui en a fait un des meilleurs de sa position au Tennessee, Belichick a pris une chance sur le DT qui répond bien jusqu’à présent. En jumelant Hayneworth à l’autre DT Vince Wilfork, les Patriots obtiennent ainsi un gargantuesque mur de lard franchement épeurant. D’ailleurs, ces deux-là doivent être interdits de séjour à Montréal, car si vous les mettez en même temps sur le pont Champlain, personne ne peut garantir que ça tiendra…. L’ancien Jets Shaun Ellis complète les emplettes sur la D-Line. La machine à plaquer Jared Mayo est la figure dominante de l’unité de secondeurs tandis que Devin McCourtey et Leigh Bodden patrouilleront les coins dans une tertiaire où les départs se sont multipliés, le plus significatif étant celui de Brandon Meriweather. C’est maintenant Patrick Chung qui est le meneur au niveau des safeties.
Comme d’habitude, l’empire du mal intimidera et punira durement les adversaires faiblards, mais on a l’impression que les Jets ont brisé leur aura auprès de la compétition plus féroce.
La prédiction : 12-4, 2e de la division, en séries quand même.