Etat chronique de poésie 1316

Publié le 10 septembre 2011 par Xavierlaine081

 

1316

Si volontiers prendrais parfois jambes à mon cou

Fuyant éperdument la foule et ses basses besognes

Elevant visage ruisselant de pluie froide

Vers nus sommets d’où laisser voguer pensées en vrac

*

Parfois nuit en kit se passe à remonter les pièces

D’un puzzle disjoncté à la faveur des orages

Chaque heure affiché au cadran d’horloge

Passe avec lenteur dans les brumes de rêves à peine ébauchés

*

Matin faut se soulever

Corps en ruine d’avoir attendu vaine étreinte

Temps passé dans l’inutile course

Infligée en punition de n’avoir pas été ceci ou cela

*

Dis

Papa

C’est quoi un écrivain célèbre

.

Et tu lèves ton minois

Venant te percher sur genoux accueillants

.

C’est quelqu’un que d’autres admirent

.

Ha

Alors tu es un écrivain célèbre

.

La célébrité ne se juge pas toujours

Du vivant de celui qui écrit

Fils

.

Au loin une voix maugrée

.

Tu ne t’imagines pas en écrivain célèbre

Au moins

.

Avec insistance sur le

Au moins

.

Qui peut savoir de quoi demain

Six pieds sous terre

Sera fait

Et faut-il avoir moindre ambition

Ou folle présomption

.

Ou écrire sans soucis de rien

Pour le bonheur de se lever matin

Parfois mutin

Parfois extirper mots de la gangue de sommeil

Qui ne saurait s’attarder sans mettre en péril pitance

*

Parfois l’œil rigolard vient aux côtés de la plume

Il se tait

Déchiffrant mots par-dessus épaules

.

Encore tu écris

Puis s’enfuit

Avant même moindre réponse

*

Chaque jour est un mystère

Que vaut la trace

.

Manosque, 29 juillet 2011

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