A God somewhereJohn Arcudy/Peter Snejbjerg
Panini 2011
Belle surprise, très belle surprise que ce Graphic novel, qui n'aurait de Comics que le fumet (le format, l'éditeur, les scène de vol et de batailles, sinon, ses auteurs... oui, bon...), car l'histoire de ce gars qui pourraît être un Dieu quelque part (A God somwehere) tendrait plutôt vers l'œuvre de pure réflexion.
Mais ...n'est-ce pas ce qui fait la force des grands comics généralement, et de John Arcudy ici, que l'on avait pu remarquer déjà avec le Aliens alchemy sur des dessins de Richard Corben (Toth éditions) ?
A God somwehere décrit le destin incroyable de Eric, et du malheur de sa petite famille tranquille : Hugh, son frère, marié avec Alma une belle métisse, et Sam, leur pote black commun.
Un jour où une explosion inexpliquée dévaste le quartier d'Eric, celui-ci se retrouve miraculeusement épargné et affublé de pouvoirs miraculeux, inexplicables, sans limites.
...Au départ, celui-ci, désemparé œuvre pour la bonne cause, puis, progressivement, inexorablement, mis de côté car trop différent des autres humains, il devient mystique et sombre dans une sorte de folie rédemptrice, où chaque homme pour lui est un pêcheur en puissance, qui ne mérite pas le respect.
Les choses se gâtent donc, car devenant rédempteur, sorte de Hulk dangereux, il devient nécessaire de l'abattre. Oui, mais... il est invincible...?
...Si le départ pouvait faire songer au "Sixième sens" où Mel Gibson jouait le rôle d'un personnage au même destin, c'est la suite donnée par Arcudy qui lui confère son originalité propre.
Comme Mignola l'écrit au dos du livre : "Selon moi : l'approche la plus humaine qu'on ai jamais réalisé sur une histoire de super-héros", on ressort bouleversé par cette histoire très dynamique mais au potentiel émotionnel fort. Plonger au cœur d'une famille plutôt soudée que l'on voit soudainement imploser et se déchirer pour des raisons difficiles traitées de manières hyper réalistes a quelque chose d'émouvant et dérangeant.
John Arcudy arrive à mêler les deux aspects héroïque et social de manière quasi homogène et retient l'attention de ses lecteurs jusqu'au bout.
Peter Snejbjerg, dessinateur danois très talentueux, remarqué sur la série US Abe sapiens il y a peu, mais publié en France pour l'instant surtout avec les albums de Soleil "Sur la terre comme au ciel" (2004) et "Les maître du désordre" (N/b chez 2000, Rackam) (mais cela change ces dernières années avec l'arrivée de ses titres comics), maîtrise quant à lui parfaitement la chose et délivre un dessin tout en rondeur qui, sur certaines cases ferait penser à un mix entre un Corben et un Gary Frank.
Par contre ses scènes de combat sont concrètement vraiment influencées j'ose le dire par Corben. (cf la dynamique de celles de Tarzan ci-contre, tirée de la Mini-série "Love, lies and the lost city" parue d'août à octobre 1992 chez Malibu).
...Une belle carte, non ? et un dessinateur vraiment à suivre.
"A God somewhere..." se révèle au final une réussite totale pour une sorte d'essai ...captivant.
Quelques belles couv de Snejbjerg
Le lien vers Comicart.dk, où l'on peut voir d'autre splanches de Tarzan.