Colline Hill, un Home Concert à Bruxelles, le 8 septembre 2011

Publié le 08 septembre 2011 par Concerts-Review

Un concert en appartement quelque part du côté du pittoresque t'Cruyseken, devenu Porte d'Anderlecht, prison au 18è siècle, musée des égouts, de nos jours.
Fred Cerise ( oui, encore lui!) s'associe au propriétaire des lieux et s'occupe des réservations et de la confirmation par mail, la veille il fait savoir qu'on affiche complet, il attend une quarantaine d'auditeurs pour un concert de Colline Hill prévu à 19h30'.
20:15', tu dénombres de 25 à 3o bipèdes dans le coquet espace, mis à disposition par Bernard, qui n'est pas le Saint que tu connais, ce qui signifie que plus de 10 lapins gambadent toujours dans une garenne humide.

Kick off à 20:30': silence austère, atmosphère compassée, Colline Hill, sur un siège, dans un coin près du téléviseur, le public disséminé dans le vaste salon/salle à manger.
Un brin timorée, les salutations d'usage, on va démarrer!
Elle m'a dit d'aller siffler là-haut sur la colline
De l'attendre avec un petit bouquet d'églantines
J'ai cueilli des fleurs et j'ai sifflé tant que j'ai pu
J'ai attendu, attendu, elle n'est jamais venue...
Joe, on t'a dit de couper le ringtone du portable, bordel!

Colline, tu la croisas pour l'inauguration du Cuberdon, il y a dix mois, l'enfant breton te fit forte impression et ce soir, en version unplugged, il n'en fut pas autrement.
Un timbre clair, velouté, maîtrisé, plein d'émotions qui transportera les invités dans un cosmos roots, plus proche de Judy Collins, Ray LaMontagne, David Gray, Joan Osborne ou Sheryl Crow que de Gérard Lenorman ou Nicolas Peyrac.

La liégeoise Colline débute son set avec ' By you' , de l'acoustic folk/pop gracile et aérien, aussi séduisant que les mélodies de Carly Simon.
Elle tient à remercier les 831 financiers Akamusic qui lui ont permis de réaliser un premier album que l'évêque du Bistum Lüttich devrait, incessamment, laver du péché originel en le trempant dans les fonts baptismaux de la cathédrale Saint-Paul et amorce ' 'Cause I love you', une tendre lovesong qui donne le titre à son EP trois plages (vendu 5€ après le gig).
Le mélodieux :'No more, no less' tu me prends telle quelle ou tu laisses tomber, justifie les rapprochements avec la diva folk Joan Baez, on ajoutera qu'on perçoit, également, des accents Marie Laforêt.
Le plus sec ' You gotta hold on' balade ton esprit dans les eaux claires d'une certaine Priscilla Ahn.
Première cover, le formidable ' Society', une des compositions d'Eddie Vedder, utilisée pour le fabuleux ' Into the wild'.
Escapism, force évocatrice surprenante!
Une confession intime au chant d'une pureté Badoit: ' She believes in me', je déteste te faire du mal... I just want to cry I'm so sorry...
Hit en puissance!
Comme le catchy ' From now' qui voit les premiers timides battements de mains, ils seront plus soutenus durant 'Autumn girl'.
Ambiance feu de camp, dixit l'artiste. Les boyscouts et chiromeisjes, de 7 à 77 ans, sont ravis de participer à la fête.
Seconde reprise magistrale: ' Landslide' du Fleetwood Mac seconde mouture, l'américaine, celle de Stevie Nicks.
Joli picking, interprétation sensible, ce titre lui colle à la peau.
'I've been told': Miss Hill fait preuve d'une belle assurance, le public, captivé, la suit les yeux clos...have you tried to run fast against the wind... on galope avec toi, Colline, même si grêle, rafales tempétueuses ou verglas sont au rendez-vous!
On poursuit avec la tirade philosophique empruntée à George Bernard Shaw 'Life is too short'... to be serious , une polka rythmée.
Tout aussi entraînant, le poppy et énergique ' Someone left before me', proche de certains morceaux d'une influence majeure, Melissa Etheridge.

Une nouvelle ballade subtile: ' Where you are'.
Plus grave, une superbe chanson thérapeutique ' When you joined the sky' , ou comment appréhender la perte d'un être cher.
Tout en émotions, sans trémolo boursouflé ou sensiblerie infantile.
Holà, vous vous endormez, braves gens, je rejoue ' From now', vous êtes priés de réveiller les voisins en tapant des pieds, en battant des mains et si possible en chantant juste, le refrain compte quatre mots, le plus long fait quatre lettres, mais on en n'entend que deux: from now I know...
L'appart. transformé en stade de foot, mention spéciale à Fabrice, irrésistible en choriste black aux seins non siliconés!
Ne dirai pas qu'il a sifflé une bouteille de pinard pas net, achetée chez un Afghan sans turban.
Cover trois, une version vallonnée et vitaminée de ' Video killed the radio star' des Buggles.
Juste pour le plaisir .
Quoi, Herbert Léonard?
Laissez-moi finir ma phrase, chahuteurs, juste pour le plaisir, un morceau dans ma langue maternelle: ' Rassure-toi'.
Ovations et, vite, une dernière pour arriver à 90' de concert:
Don't you know
They're talkin' bout a revolution ...
Tracy Chapman, en dessert!
N'irai pas prendre le pousse-café avec Fabrice et Géraldine, sont pas recommandables!