Vous êtes-vous déjà pris une pomme en pleine poire ?
Je ne parle pas de la compote qui agrémente d’ordinaire lesrepas de cantines de nos rejetons, et qui finit le plus souvent comme armes dedestruction massive de la propreté des réfectoires.La pomme ! Lefruit défendu qui coûta l’Éden à nos parents bibliques, ce qu’Adam eut du mal àavaler, car elle lui est restée en travers de la gorge comme le prouve cettepetite protubérance disgracieuse au niveau du gosier qui faillit coûter sacarrière à Clint Eastwood. (Quelle perte c’eût été pour le 7e art ! En cequi concerne le 7e ciel, ne disposant pas des informations requises sur lesujet, je me garderai bien d’émettre une opinion.)
Mais entre nous, ne croyez pas tout ce qui est écrit dans laGenèse. La vérité sur cette histoire de verger tient plus de Tanguy que ducourroux céleste.
En fait, Dieu en avait tout simplement marre des deux « ados» attardés qu’il avait sur le dos. Il fit un deal avec le serpent pour lesenvoyer prendre l’air.
Celle-ci comprit son pouvoiret fit un caprice (pas des Dieux, ni des Anges). L’objet désiré n’était ni unbijou, ni une robe ou une fourrure, non tout simplement : une pomme !Vous constaterez avec moi l’inflation parcourue depuis cette époque.
Et le malheureux Adam, commeses descendants, apprit à ses dépens que « Ce que femme veut, Dieu leveut ». Il lui céda à l’insu de son plein gré (suivant la formuleconsacrée)
Et en deux bouchées, ce fût fini ! Fini le « farniente », la« dolce vita » sur legazon paternel en matant l’arc-en-ciel et se gavant de fruits défendus. Fautallez au turbin !
Et c’est un couple éberlué qui se retrouva à la rue.L’histoire ne dit pas si c’était en hiver ou en été, la seule chose dont on estsûr c’est que le droit au logement n’était pas encore opposable aux autoritésde l’époque.
Merci Ève ! Ah lesfemmes, on ne peut pas vivre avec et on ne peut pas vivre sans, car comme nousl’a si joliment rappelé Aragon : « La femme est l’avenir del’Homme ». Oui, mais, c’était avant la découverte du clonage et del’utilisation des cellules souches.
En fait, l’Humanités’est faite bananée pour une histoire de pomme.
L’Homme en a tellementvoulu à la femme, qu’il l’a privée de son âme, de son corps et du droit de votependant des siècles, même si derrière chaque grand homme on dit que se cacheune grande femme.
Tout ça à cause d’unepomme !
Pauvre fruit, c’est qu’ilva finir par avoir mauvaise réputation, d’Éden à Hélène, il en aura causé des dégâts.
Eh oui ! c’estpour une histoire de pomme que Troie fut détruite. Aphrodite voulant gagner la « pommede discorde », promit la belle Hélène (la femme, pas la poire) au princetroyen. On connaît la suite (je l’ai déjà évoquée dans Kaa contre Cassandre).
Il faut donc éviter dese prendre une pomme dans la figure, une pomme comme mon petit exposé l’indiquec’est comme la vie, plein de pépins qui peuvent faire très mal.
En fait, c’estl’équivalent de la boite de chocolat de la maman de Forrest. On ne sait jamaissur lequel on va tomber et malgré tout, il faut continuer à courir même si onn’en a plus envie.
Alors on se dit que cen’est pas si grave, que çà pourrait être pire et on avale les pépins avec lesourire (çà aide et c’est qu’en ce moment on en a bien besoin).
Alors, soyons commeKaa, et disons-nous que Dieu aurait pu créer le « citrouiller »(arbre fruitier de la citrouille) et que ce pauvre Newton qui découvrit lagravité aurait pu s’asseoir dessous et prendre une citrouille sur la pomme.
Et là très honnêtementje ne pense pas que ça aurait donné le même résultat pour l’humanité.