Tous en Suisse !

Bon... En lisant le pitch du spectacle (une jeune trentenaire atteinte d'une maladie incurable décide d'en finir avec la vie en ayant recours à l'euthanasie et fait appel pour cela à un médecin suisse), on se dit qu'il vaut mieux être en forme le jour où l'on se rend au Théâtre La Bruyère si l'on ne veut pas demander où est le gaz au sortir du théâtre...

Et puis surprise ! Alors que l'on s'attendait à une pièce chargée en pathos, en larmes, et autres joyeusetés bien pesantes, et même si certains passages s'avèrent poignants, le spectacle se révèle, de par l'écriture de Lukas Barfuss et la mise scène signée Yvon Lapous,  plutôt léger souvent drôle, tirant parfois vers l'absurde, et avant tout une réflexion prenant le pas sur une histoire qui illustre plus qu'elle ne raconte. Refléxion sur l'acte en lui-même d'abord, et sa légitimité . Réflexion sur celui qui choisit d'y recourir ensuite. Sur ceux qui restent, enfin, une fois que tout est terminé.

Au delà, donc, d'une empathie un peu primaire, c'est avec une véritable curiosité que nous suivons le docteur Strom, sa "patiente" Alice, et sa mère, dans ce voyage irréversible composé de 24 courtes scènes au bout desquelles chacun aura matière à réfléchir.

Distribution et direction d'acteurs impeccables, scénographie épurée mais efficace, intelligence du propos et actualité du sujet, le spectacle, créé cet été en Avignon, a logiquement reçu le prix Adami 2011 et s'est vu offrir une programmation d'un mois au La Bruyère.

C'est sans hésitation qu'il faudra vous y rendre. Vite ! Car le rideau tombe le 24 septembre sur "Le voyage d'Alice en Suisse".