./...Yann détestait ces nuits où humidité et chaleurs semblaient se liguer pour accélérer la décomposition du monde. Cette moiteur malsaine n'était pourtant que la conséquence d'une évolution, d'une adaptation, la réponse climatique de la Terre aux actes de l'humanité, aux déchirures de la trame. Tant que les partis écologistes comme le Nécolo ne prendraient pas en compte la dimension sacrée de la Création, leurs propositions, leurs projets, leurs actions resteraient inopérants, illusoires. Il ne s'agissait pas, selon le maître-esprit, d'une croyance, d'une sornette mystique ou d'une sentence morale, mais d'une approche réaliste, raisonnable, la seule peut-être qui premettrait à l'humanité d'échapper à la destruction qui lui semblait promise. Il fallait d'urgence réconcilier la pensée fragmentée de la science et la vision unificatrice des mythes premiers, le respect et la gratitude infinis pour la mère nourricière.Vaï-Ka'i illustrait souvent son propos avec cet extrait d'un article de Georges Wald, prix Nobel de biologie:Les dernières années nous ont permis de comprendre comme jamais auparavant la profondeur de la parenté liant tous les organismes vivants...Ainsi chaque vie a une parenté avec toutes les autres, et cette parenté est beaucoup pus forte que nous ne l'avons jamais imaginée..../..."
Extrait de: "L'Evangile du Serpent " - un roman de Pierre Bordage-
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