La Ferrari FF , présentée au salon de Genève en mars 2011, arrive sur nos routes. Descendue de son stand helvétique, elle présente sa plastique musclée de Grand Tourer dont les courbes ont été dessinées par Pininfarina. Mais comme toute Ferrari qui se respecte, elle a d’autres arguments à faire valoir comme j’ai pu le constater à son volant lors du FF Passion 4 Tour entre Maranello et le Cap d’Antibes.
Ferrari FF / Design
Nous sommes bien entendu ici dans un jugement très subjectif… Mais je dois bien avouer que j’ai un faible pour la face avant de la Ferrari FF. Ses phares effilés remplis de diodes semblent vous regarder. Le long capot abrite le majestueux V12 dont nous parlerons plus tard. La partie arrière, dans un esprit break de chasse, est enlacée par deux larges ailes chargées d’accueillir des chaussettes en 285/35 ZR20 montées sur des jantes en 10,5 x 20 pouces. La poupe est large, abrupte et tranche avec l’avant. L’extracteur témoigne du soin apporté à l’aérodynamique. Enfin, le profil (auquel certains trouvent une ressemblance avec un Z3 coupé BMW), reçoit deux sorties d’air sur les ailes avant et de grandes portes qui permettent un accès aisé à l’arrière. Au final, la Ferrari FF est relativement discrète (notez le « relativement ») et j’ai presque réussi à passer inaperçu (notez aussi le « presque ».)
Ferrari FF / Moteur
Mais passer inaperçu est impossible à cause du moteur ! Certes on ne le voit pas, mais on l’entend. A quoi pourrais-je le comparer ? Eh bien à Carmina Burana. La pression sur le bouton de démarrage situé sur le volant fait sursauter toute personne située à moins de 5 mètres. Puis, le ralenti se stabilise et un léger ronronnement envahit l’espace comme dans l’opéra précédemment nommé. Vous démarrez sur un filet de gaz… La Ferrari FF se met délicatement en mouvement, comme une simple citadine. Puis, quand l’aiguille franchit les 2 500 tr/mn, un clapet s’ouvre. Et là, il se passe une chose étonnante : les têtes se tournent, les chiens grognent et l’ambiance change.Une fois échappé de la ville, on commence à prendre la mesure de la bête. Les envolées lyriques nous rapprochent plus encore du cœur de l’opéra… Le V12 hurle sa joie à travers un échappement permissif. A la limite du rupteur, une pichenette sur la palette de droite s’accompagne d’un claquement de gaz. On en demande, on en redemande, on en use, on en abuse, jusqu’à ce que la fatigue vous fasse baisser le rythme. Le V12 redevient alors doux comme un agneau et vous raccompagner à l’hôtel. Un dernier coup de gaz et tout le monde peut aller se reposer.
On en profite alors pour relire la fiche technique du cœur de la Ferrari FF : le V12 GDI à 65°
de 6262 cm3 développe 660 chevaux à 8 000 tours/minute tr/mn, soit 105 chevaux au litre. Le couple n’est pas en reste : 683 Nm à 6 000 tr/min dont 500 Nm sont disponibles dès 1 000 tr/mn.Atteindre ces résultats ne pouvait se faire sans une recherche d’optimisation mécanique afin de moins polluer (j’en vois qui rigolent…) Mais grâce à des solutions techniques incluant une injection directe à haute pression (200 bar), le système Split Injection Control qui améliore la pulvérisation du carburant et un mélange air-carburant optimal jusqu’à 8 000 tours/minute, les émissions de CO2 sont de 360 g/km, soit une réduction de 25 % par rapport aux V12 précédents.
La consommation bénéficie aussi des progrès pour se stabiliser à 15.4 litres au 100 km en moyenne, selon Ferrari. Mais en usage un peu sportif, on est bien plus proche des 25 litres aux cent… et l’ordinateur de bord ne dispose pas d’un indicateur de consommation instantanée ou moyenne.
Une mention spéciale est à attribuer au système « Start/Stop », car il permet de redémarrer le V12 bien plus souvent, pour le plus grand bonheur des mélomanes ! Je n’ose imaginer ce que cela pourrait donner avec un échappement plus libre…
Ferrari FF / Volant en mains.
Onze, c’est en secondes le temps nécessaire pour atteindre 200 km/h une fois la barrière de péage relevée. Entre temps, il n’aura fallu que 3.7 secondes à l’aiguille du compteur de vitesse pour passer sur la graduation « 100″. La vitesse maximale est de 335 km/h. Et cela malgré un poids de 1880 kilos en ordre de marche.Le plus étonnant est que ce poids n’empêche pas la Ferrari FF d’afficher un comportement sûr et sportif. En fonction de votre humeur, le Manettino adaptera la voiture. Neige ou pluie ? On le cale sur le bon réglage et les quatre roues motrices gèrent les difficultés d’adhérence en répartissant la puissance entre les essieux avant et arrière. Il est alors étonnant, sur route mouillée, de pouvoir accélérer sans arrière pensée (c’est le cas de le dire) et de sentir le V12 tirer la voiture en sortie d’épingle. Quelle facilité !
Sur revêtement sec, on peut aussi choisir entre le mode « confort », le « sport »
et le « c’est moi qui gère » (ESC off). Dans le premier cas, on enroule gentiment, dans un réel confort et la boite de vitesse sera sans doute mise en mode automatique (mais vous pouvez choisir le mode sport). Ensuite, le décalage du Manettino sur le mode suivant (sport) raffermit les suspensions, rend la réponse des gaz plus précise et l’électronique, en cas de rétrogradage, met un coup de gaz plus franc.Cette boite, à sept rapports, à double embrayage, est très rapide. Mais l’avance que Ferrari avait prise avec les boites robotisées à simple embrayage a fondu comme neige au soleil car la technologie est maintenant maitrisée par beaucoup de concurrentes.
Le compte-tours traditionnel, positionné entre deux écrans haute résolution de cinq pouces, permet de bien suivre la danse de l’aiguille.
Petite précision en ce qui concerne les freins, en carbone… Il ne faut hésiter à taper dedans (ils sont faits pour !) afin obtenir une bonne décélération à partir du moment où le rythme s’accélère.
Ferrari FF /Vie à bord
Eh oui, comme dans « monospace magazine », il y a maintenant une rubrique vie à bord pour une Ferrari ! Cela vous fait rire ? Vous ne devriez pas… Car avec ses quatre places, la FF est une familiale ! Avec ses quatre sièges généreux, on est parfaitement installé à l’avant comme à l’arrière dans un confort étonnant pour une sportive. En prime, avec son coffre de 450 litres, vous pourrez partir avec des bagages conséquents. De plus, les sièges arrière peuvent être repliés indépendamment et la capacité du coffre atteint alors plus de 800 litres.La partie centrale des sièges arrière peut également être rabattue pour ranger du matériel encombrant, tels que de grands sacs de golf ou deux paires de skis. « Il est possible de s’évader un long weekend à quatre personnes tout en bénéficiant d’un confort exceptionnel à l’intérieur de la FF » précise Ferrari sur son site. C’est bien vrai. Le système de climatisation réparti sur deux zones gauche / droite est disponible pour les passagers arrière qui en plus sont installés en hauteur par rapport à leurs homologues avant.
Pour la première fois, le passager avant peut jouer un rôle actif
pendant les trajets grâce à la nouvelle console d’affichage proposée en option (non disponible sur notre FF d’essai). Comme le tableau de bord conducteur, ce double affichage indique la vitesse, le nombre de tours par minute du moteur, le rapport de boîte, la durée du trajet et la distance parcourue, la vitesse moyenne, la vitesse maximale et le réglage du Manettino. L’écran peut être installé dans un renfoncement prévu à cet effet et le port USB permet de charger des smartphones ou de connecter des lecteurs multimédia au système embarqué d’infotainment.De nombreux équipements de divertissement sont également disponibles en option pour distraire les passagers à l’arrière lors des longs trajets. Le système d’infotainment situé à l’arrière comprend une télécommande, deux casques sans fil, un lecteur 6 DVD, un tuner TNT et une entrée audio/vidéo pour les équipements multimédia.
Le volant, doté du Manettino qui offre cinq réglages différents de la dynamique, est également équipé d’un bouton de démarrage, d’indicateurs de direction, de deux commandes de boîte de vitesses (palettes) inspiré de la F1, d’un bouton de découplage de la suspension pour séparer le réglage des amortisseurs des configurations du Manettino et garantir une réaction plus souple sur les surfaces accidentées, ainsi que de commandes d’essuie-glaces.
Ferrari FF / Conclusion :
La Ferrari FF est capable de tout faire ou presque. A son volant, les distances sont raccourcies. Et surtout elle peut maintenant vous permettre d’aller au ski ! Attention à ne pas déclencher une avalanche avec le V12…