L'histoire: 1975, Berlin. Christiane a 13 ans. Lors d'une soirée en discothèque, elle rencontre Detlef, qui deviendra son petit ami. Peu à peu, elle va tomber dans la consommation de drogues à grande échelle et devenir prostituée pour payer ses consommations...
La critique d'Alice In Oliver:
Attention, film choc ! C'est le moins que l'on puisse dire. Moi, Christiane F., 13 ans, Droguée, Prostituée..., réalisé par Uli Edel en 1981, est l'adaptation d'un roman autobiographique éponyme de Christiane Felscherinow.
Vous l'avez donc compris: Moi, Christian F... est tiré d'une histoire vraie et nous plonge dans le Berlin des années 70.
Au niveau de la réalisation, Uli Edel signe un long métrage quasi documentaire, certaines séquences étant filmées caméra à l'épaule.
Le but étant de réaliser un drame qui soit le plus réaliste possible, et décrivant l'adolescence peu commune d'une jeune fille (donc, Christiane F.) à la dérive, dans une société qui ne l'est pas moins.
Le spectateur est littéralement plongé dans l'univers des toxicomanes et de la prostitution. Le style est volontairement cru et sordide.
Sincèrement, à côté de ce film, Requiem For A Dream passerait presque pour un petit enfant de choeur de la croix de bois.
Oui, Christiane F... est probablement le ou l'un des films les plus durs sur le sujet, à égalité avec More, de Barbet Schroeder.
Au niveau du scénario, la trajectoire de Christiane est hélas classique. Tout cela commence par une soirée en discothèque et par une rencontre d'infortune. Dans un premier temps, Christiane consomme de temps en temps de l'héroïne. Mais très vite, la jeune fille devient de plus en plus dépendante et accroc.
Bienvenue alors en enfer !
Pour payer ses shoots, Christiane décide de se prostituer. Autour d'elle, certaines de ses connaissances meurent dans les quartiers pourris de Berlin Ouest.
Sur ce dernier point, le film brosse une peinture sordide d'une société marginale, d'une jeunesse oubliée, engluée dans son mal-être et son malaise.
Ici, pas de compromis ni de happy end, même si la jeune femme finira par vaincre ses démons intérieurs. Toutefois, tout le monde n'aura pas le courage ni la chance de s'en sortir. A cela, rajoutez une bande son tétanisante, avec plusieurs chansons de David Bowie (on voit d'ailleurs l'artiste en concert à Berlin), et vous obtenez l'un des meilleurs films sur ce bien triste sujet.
Un putain de film, tout simplement.
Note: 19/20