Deux évènements qui ont accélérés les choses
En 2007, la Chine a ainsi mené un test qui a littéralement broyé un satellite météorologique désaffecté en 150 000 morceaux. Deux ans plus tard, une collision entre un satellite actif et un satellite abandonné, a eu des effets désastreux.
Selon l'ancien directeur du Programme pour les Débris en Orbite de la NASA, Donald Kessler, " ces deux événements ont doublé la quantité de fragments en orbite terrestre et complètement anéanti ce qui a été fait dans les 25 dernières années ".
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C'est bien connu : l'homme pollue avec insouciance et quand la situation devient critique, il cherche enfin des solutions ! La quantité de déchets accumulés dans l'espace devient telle que les collisions de débris avec des satellites et des astronautes vont devenir fréquentes, prévient un rapport américain.
" L'espace devient de plus en plus dangereux pour les engins spatiaux et les astronautes [...] " met en garde le rapport d'une commission américaine chargée d'étudier le problème des débris en orbite de la NASA (NRC).
Eh oui ! Les continents et les océans ne sont pas les seules poubelles de l'homme. Un demi-siècle de conquête spatiale, ça laisse des traces, ou plus exactement, des millions de fragments de satellites, navettes et autres engins intersidéraux, qui s'accumulent et tournoient en apesanteur. Problème : ces débris menacent régulièrement de s'écraser sur du matériel spatial fonctionnel, mais aussi, sur les hommes ! Ainsi, en juin dernier, les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont dû l'évacuer et se réfugier dans les deux capsules Soyouz amarrées, pour cause de débris rodeurs.
" Point critique "
Le nombre de ces vestiges flottants dans l'atmosphère a atteint aujourd'hui un " point critique ", avertit le rapport. En effet, il est si élevé que les continuelles collisions de ces déchets les uns avec les autres risquent de démultiplier leur nombre et leurs dangers, prédisent des simulations informatiques.
Le réseau de surveillance spatiale des États-Unis, qui comptabilise les objets d'au moins 10 cm de diamètre, avait recensé 9.949 objets en décembre 2006. En juillet 2011 le réseau fait état de 16.094 débris ! De son côté, la NASA a recensé quelque 22 000 débris de taille importante auxquels s'ajoutent des millions d'autres, trop petits pour être comptabilisés. Or, même un fragment de quelques centimètres de diamètre peut s'avérer extrêmement destructeur, certains atteignant une vitesse de gravitation de 28 000 km/h !
Les éboueurs de l'espace se heurtent à une bien étrange juridiction
Le rapport invite donc la Nasa à établir un plan pour vider cette décharge spatiale. Les solutions proposées ? La mise en place de harpons ou de filets pour capter ces déchets. Sauf qu'hormis le coût prohibitif de ces dispositifs, l'agence chargée du programme spatial américain devra se rapprocher du Département d'Etat (le ministère américain des Affaires étrangères) afin de s'attaquer aux aspects juridiques de la question... En effet, les lois internationales interdisent à un pays de récupérer les déchets spatiaux d'un autre(!) Questions de compétition technologique ou histoires de gros sous ?
En attendant, les déchets prolifèrent au dessus de nos têtes, ce qui n'inquiète pas outre mesure les puissances en devenir telles que l'Inde et la Chine, pour qui la conquête de l'espace ne fait que commencer...
Célia Garcin