La France ne rattrape toujours pas son retard du côté des connexions Internet à domicile. Nos voisins européens (Allemagne, Royaume-Uni, Belgique) affichent un taux de plus de 10 points supérieur. En Europe, le pays en avant-garde dans les usages est… l’Estonie. Le pays a fait d’Internet un des axes forts de sa politique.
Le tiers-état du numérique existe, c’est le « tiers-net »
La fracture numérique représente un facteur d’exclusion qui souvent s’ajoute à la fracture sociale, même si le gouvernement en France prend quelques mesures encore timides (par exemple, un tarif Internet social à 23 euros par mois, création du Conseil national du numérique). Cette fracture concerne davantage les seniors, les catégories sociales défavorisées (CSP -) et les zones rurales où les zones d’ombre (absence de couverture suffisante du réseau) sont plus importantes. Pour l’heure, il demeure encore un « tiers-net » dans la population française qui reste privé de ventes à tarifs préférentiels (de type vente-privee.com). De quoi améliorer le pouvoir d’achat, accéder à des offres d’emplois en ligne, et, plus généralement, à l’information. Alors que les geeks, les marketeurs, la majorité des 13-24 ans et bon nombre de cadres sont déjà au 2.0, force est de constater que pour ce « tiers-net », c’est encore le 0.0 qui prévaut.
Sensibiliser les députés
Un autre constat s’impose, la méconnaissance de bon nombre de parlementaires des questions liées au numérique, ce qui induit des difficultés à légiférer (la loi dite Hadopi, inefficace et impopulaire, en est un exemple), ou de disposer de lois réalistes et applicables. Nous avons, il est vrai, des députés qui s’intéressent à la question, tels MM. Santini et Dionis du Séjour au Nouveau Centre, Mme de la Raudière et M. Martin-Lalande à l’UMP, MM. Bloch et Paul au PS… Mais le chemin à franchir dans la sensibilisation des députés est encore long. Dans ce contexte et alors que se prépare, en 2012, le rendez-vous que la France s’est donné à elle-même, un réseau baptisé Social NextWork (SNW) a été bâti par l’association Renaissance numérique. Son but ? Sensibiliser les élus au potentiel du numérique. Le premier évènement du SNW est le 2 décembre prochain : des correspondants prendront rendez-vous avec les députés pour leur expliquer les enjeux d’Internet aujourd’hui. À cette occasion, une charte sera remise.
Internet, une menace ? Pas du tout, une opportunité, tant comme relais de croissance économique que comme nouveau lien social faisant partie intégrante de notre vie quotidienne. Renaissance numérique cherche à bâtir un réseau de 577 référents du numérique, tous dotés d’un sens citoyen, d’une intégrité et d’une expertise en matière de numérique. Cet outil est ouvert (@socialnextwork) aux intéressés qui seront sélectionnés.
[Chronique rédigée pour JOLpress]