C’est au plus seul du nu
et au plus nu du seul
dans cet espace blanc,
ouvert, illuminé
qui ne connait ni sud,
ni nord, ni est ni ouest,
où il n’est pas de but
ni de direction
là où tout simplement
papillons de clarté,
capitons de coton,
champs de neige laiteux
abolissent échos,
distances et durées
au profit d’une paix
semblable à nulle part ;
c’est là,
dans ce pays
creux et ensilencé,
poudré d’apesanteur
aux frontières de Rien
que vous viennent les mots
acmés de dilution,
abîmes scintillants,
crevasses de glacier !
Patricia Laranco