Pour une fois aux infos nous avons eu des sujets touchant au monde du sport et surtout avec un sujet grave qui est la violence sexuelle. Une étude a montré des chiffres alarmants surtout auprès des jeunes jusqu’à 23 ans montrant que plus de 30% avait subi une forme de violence sexuelle. Cette étude n’est pas nationale mais n’est à ce jour réalisée qu’en Aquitaine (soit une seule région) donc on peut déjà gonfler ces chiffres si on le met à l’échelle nationale, dom-tom compris. Ils ont découpé les violences sous 3 catégories, l’agression physique (24 cas déclarés), l’atteinte (sans usage de la force mais usant la persuasion ou le conditionnement) 29 cas et le harcèlement (voyeurisme, exhibitionnisme, brimades) avec la majorité des cas. Pour les premiers, les nanas trinquent plus que les mecs mais il en sort que les salauds sont les autres sportifs et pas forcément les encadrants. Il faut prendre en cause que 40 réponses signalent que les victimes « pensent » seulement « avoir été victime d’agression sexuelle » à cause d’un sentiment de culpabilité ou d’auto-accusation, un « je le mérite car je suis nulle ».
Personnellement au collège, j’ai des souvenirs très nets de ce genre de comportement :
- des nanas de ma classe sont allées chercher des filles du lycée technique pour qu’elles viennent se moquer de moi à la gym (elles n’ont pas eu le temps de me mettre à terre car les profs ont vu les intrusives)
- on s’est moqué de moi car on voyait la forme de la serviette hygiénique à travers mon jogging (on n’avait pas les slim ergo dans les années 80), genre aller chercher les autres pour montrer la forme carrée qui dépassait entre les jambes « Regardez, regardez, c’est trop naze »
- on m’a baissé le bas du jogging dans la cour sous prétexte qu’il était trop voyant en rose fushia et les mains au Q, je ne compte pas…
- les filles me disaient que j’étais « mal finie » car je n’avais pas beaucoup de seins.
- Et plein d’autres épisodes que ce soit à la piscine, aux vestiaires, aux toilettes etc.
Même 20 ans plus tard, on oublie pas toutes ces attaques. J’ai même les noms de toutes les personnes en tête. On ne dit rien car les profs surtout de sport vous considèrent comme une branque, les autres encadrants pour une Miss Prout-Prout et les parents disent que les autres sont jaloux. Aussi je me disais que je n’avais pas le choix car ma faute était d’être nulle en sport et d’être la super intello dans tout le reste. Comment trouver une raison à cette barbarie sans faire appel à la victimisation?
Aujourd’hui, adulte, en tant que « sportive du dimanche » je n’ai juste que des regards approbateurs ou désapprobateurs (eh oui la nana sur un golf est encore un alien) mais on ne m’a pas encore soulevé la jupe ou descendu le pantalon sur le green (mais ma réaction serait terrible et différente de celle à 15 ans) mais je pense qu’il faut remettre les choses à sa place. A 25 ans quand j’étais dans un club de gym, je m’étais un t-shirt archi ringard avec le slogan de Microsoft « Jusqu’où irez-vous ? ». Je le trouvais assez adapté à l’ambiance sportive, le in comme le off. Adulte ou enfant, pro ou amateur, homme ou femme, rien ne justifie qu’on subisse ce type de traitement.
Une charte va être signée par les fédérations sportives avec respect de certains points : pas de mixité des vestiaires, fin des conversation sur des sujets sexuels, séparation des lieux de vie des sportifs et des encadrants. Sur ce dernier point, attention à la dérive qu’il pourrait aussi y avoir… Mais une charte n’est qu’un papier. On a une justice longue et inefficace. Il n’y a que la pression qui peut faire avancer les choses.
Une phrase d’une psychiatre reste à méditer : "Mais il y a un déplacement des normes dans le milieu sportif qui fait parfois accepter des choses inacceptables", explique Sabine Afflelou. "Le sport est un milieu à part. Le rapport au corps y est particulier. Il y a des disciplines comme la gymnastique où l'entraînement suppose un contact. Et les parents sont parfois moins vigilants sous prétexte que le sport c'est bon pour la santé."
C’est à chacun d’imposer les limites, de mettre fin à l’inacceptable et de briser le silence. Pour une fois, les politiques s’en mêlent alors il faut remettre les sales cons et connes là où ils et elles doivent être. Au moins une chose est certaine : on oublie jamais.
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