Dans son admirable et peut-être pas très bien comprit livre Modèle de dos, l’écrivain samoan Albert Hanover dédie exactement soixante trois pages, le nombre des noms de Dieu selon la cabale, incluant ce nom secret qui donne accès au véritable monde et à la véritable vie et qui selon Hanover peut se trouver caché dans l’œuvre de Cervantès, a gloser le chapitre LXIIII de la Seconde partie de l’ingénieux chevalier don Quichotte de la Manche, où celui-ci est vaincu par le faux chevalier de la Blanche Lune, qui antérieurement c’était présenté comme le faux chevalier des Miroirs, sur la plage de Barcelone.
Pour le samoan ce n’est pas un hasard que ce fatidique combat ait lieu à Barcelone et en se basant sur une riche analyse textuelle qui introduit le livre en pleine tradition hermétique de la renaissance, il n’hésite pas à attribué ce fait aux propriétés telluriques de la ville, favorisé sans doute par sa situation privilégiée entre la mer et la montagne. Propriétés déjà signalées dans les temps préhistoriques au moyen de dolmens et mégalithes soigneusement situés dans des points particulièrement propices aux flux et transmissions électriques et parmi les moyens les plus singulier de manifestation se trouvent les courant d’eau souterrain qui alimentaient les plus de huit cents puits de la ville.
Bien que l’acharnement d’Hanover peut être qualifié comme un peu bizarre et ce n’est peut-être pas complètement étranger à une très fine intention parodique. Malgré l’attachement bien ancré d’une bonne partie de la critique à interpréter d’une façon trop littérale les textes de l’écrivains samoan. Sans doute Barcelone se prête de façon admirable à être l’objet de tout type d’herméneutiques enclin au magique et mystérieux qui insistent à la présenter comme une des grandes villes du globe, peinte avec le feu secret de la tradition alchimique.
Depuis les rare vitalités secrète des sociétés rosicruciennes catalanes (connectées avec la tradition cabalistique-gnostique des voisines Gironne et Provence) jusqu’à la surprenante symbolique présente dans le modernisme, qui atteint le sublime dans les énigmatiques et sinueuses formes de l’architecture de Gaudi, en passant par l’intrigant dessin octogonale du groupe d’immeubles du Eixample dessiné par le franc-maçon Idelfonso Cerda. On ne peut pas dire qu’il y ait peu d’arguments qui soutiennent la cause de la Barcelone hermétique, pour celui qui prend la peine de les chercher. Un des traits du véritable adepte est sont habilité pour trouver les connections entre toutes les choses grâce à des moyens insoupçonnables.
Cependant, pour Hanover ce n’était pas dans ces fascinantes manifestations où résidaient la véritable magie de la ville, mais plutôt dans certains endroits dans lesquels, grâce à une espèce de superposition hasardeuse des éléments, il avait toujours l’impression d’expérimenter une dislocation de l’espace et du temps, en mélangeant des réalités que l’esprit associe à des moments et localisation concrètes, certaines totalement fictives, de façon similaire à ce qui se passe dans les rêves.