Machine à gagner ou machine à perdre ? Le processus révolutionnaire des primaires n'en finit pas de faire couler beaucoup d'encre et de susciter beaucoup d'interrogations. Les projections des sondages quand elles sont mauvaises contraignent les candidats à se distinguer. Faute de grandes différences idéologiques, la tentation est d'attaquer les personnes et notamment le favori. Paradoxalement ce durcissement pourrait pousser les électeurs à clore rapidement les hostilités en désignant dès le premier tour le candidat socialiste.
Il en va des sondages et de l'opinion comme de la poule et de l'œuf. Les sondages font-ils l'opinion ou l'opinion fait-elle les sondages ? Une seule chose est sûre le matraquage des études n'est pas sans effets. Ni sur les électeurs. Ni sur les candidats. Ces derniers doivent cependant garder en tête le sentiment dominant à gauche de ras-le-bol à l'égard des chamailleries et des querelles de personnes.
Courte sur le calendrier, la campagne des primaires commence, faute de débat idéologique de fond, à lasser. Il devient urgent pour la gauche de se choisir un champion. Le principal intérêt du processus des primaires est de faire émerger un candidat qui distance suffisamment ses concurrents pour ne pas voir sa légitimité remise en cause. L'idéal serait une désignation au premier tour afin d'éviter les ralliements négociés et les résultats serrés. Un second tour ne créera que des frustrations plus grandes.
Il commence à se murmurer aujourd'hui que si François Hollande continu son sans faute et traverse sans encombres les débats télévisés, il pourrait passer au 1er tour. Difficile à savoir. La stratégie de tension arrêtée par Ségolène Royal pourrait contribuer à ce basculement en discréditant les anges de la discorde. Sauf à ce que l'ancienne madone socialiste, intuition ou intox, ait raison. Que les sondages ne reflètent pas la réalité de l'opinion.