Plein d’humour, de sens de l’absurde, d’occasions de réflexion sur le destin et les voies et moyens d’y échapper... ou pas …
L’histoire n’est pas cependant aussi invraisemblable qu’il n’y paraît. Jean-Paul Ier, successeur de Paul VI, périt un mois après son élection, victime du stress et persuadé qu’il ne pourrait remplir les devoirs de son écrasante charge (1). Un pape élu qui refuse ses responsabilités n’est donc pas une situation complètement aberrante.
En revanche, là où le film joue l’invraisemblable, voire le surréalisme, c’est la situation créé par la fuite du pape et ses pérégrinations dans les rues de Rome, l’illusion, entretenue par son porte-parole, qu’il prie dans ses appartements alors qu'il a disparu, l’attente des cardinaux électeurs, meublée par l’organisation d’un tournoi de volley-ball mis en scène par le psychanalyste (joué par Nanni Moretti lui-même), l’intervention caricaturale de psychothérapeuthes tout prêts à appliquer des solutions toutes faites.
Pas d’intervention du Saint-Esprit dans tout ça, mais pas non plus d’atteinte à la foi catholique, juste un peu d’humour et de tendresse pour un vieil homme qui aurait voulu être un acteur mais a tourné autrement et veut suivre bravement, au terme de sa vie, le destin qu’il a choisi.
(1) voir le livre de Bernard Lecomte "Le roman des Papes", critiqué ici.